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On se construit dans la réserve, par défaut.

Déconstruire, enlever, ôter, jeter, nécessite toute une vie à téter son sang, à parcourir son être, à limoger les évidences incertaines et douteuses, tout au moins corrompues d’habitudes et de réflexes conditionnés.

Se désapprendre, se vider, fluidifier l’entassement que le parcours à amonceler d’expériences en expériences réclame de l’obstination et de la pugnacité.

Du combat abstrait, il faut aller déshabiter les rêves, déshabiller les désirs et plonger dans la part créative de l’immédiat à la recherche de sensations nouvelles.

Chaque rêve que la réalité comprend est un rêve perdu.

Vider de soi, la vie peut enfin reprendre ses droits. Et même si… Même si l’instant redéploie en nous ses servitudes et ses crasses, c’est neuf d’hier que les nouveaux dépôts s’entasseront. Et tant pis, s’il faut recommencer. Acquérir est entretenir notre stock au magasin d’appauvrissement où l’émotion est celle de nos amalgames et si peu nous. Juste se souvenir pour échapper à toute mémoire.

De toi à moi l’empilement. Il nous faut aussi nous défaire. Et puiser dans l’irréalisable les semences de nos irréels pour rêver à nouveau.

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Comments

[rossano]

quelque chose en moi de vénétie