Ce n’est pas la conscience qui décide...
Ce n’est pas la conscience qui décide, comme nous le croyons, mais nos sentiments.
La position de Jean-Didier Vincent.(page 84, du journal Science et Avenir de Novembre 2007).
“L’homme n’est pas totalement libre de prendre une décision en fonction des éléments dont il dispose, car il subit un double déterminisme.” Celui des gènes qui nous imposent des prédispositions et celui de l’environnement qui nous “forge”. Or, “on ne peut s’affranchir ni de ses gènes ni de l’épigenèse. On ne répétera donc jamais assez l’importance de l’éducation.”
“Dans le règne animal, l’homme est néanmoins l’animal le plus libre. “Son cerveau met au moins 18 ans à arriver à maturité. Après 18 ans, c’est la course entre le milieu et les gènes. Vous évoluez, vos gènes conditionnent votre propre histoire, en même temps vous allez perturber ou favoriser l’expression d’autres gènes, etc.”
Votre style de vie peut contrebalancer la prédisposition de certains gènes. Vous avez donc un certain degré de liberté vis-à-vis du déterminisme génétique. J.D. Vincent prend comme exemple le cancer, dont la fréquence peut être diminuée par un type approprié d’alimentation. Cette liberté suppose donc, comme on le voit, un certain savoir. D’où l’importance de l’éducation et de l’autre : “partenaire, maître, compagne ou compagnon...”
Un bémol, tout de même, en tout cas une nuance, à cette liberté de choix consciente : “derrière les choix se cachent des sentiments”. Des études ont montré, dit-il, que “le choix ne se fait pas avec la conscience, LE DÉSIR - c’est moi qui souligne - sous-tend tout acte. Le cortex préfrontal - je cite toujours - [...] qui décide ce que l’on fait ou pas, est modelé par l’émotion. Tout choix a une base d’affect, d’attente d’une récompense par exemple, ou d’évitement d’une souffrance.” Bref, ce n’est pas la conscience qui décide, comme nous le croyons, mais nos sentiments.