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LA COLLINE AUX CIGALES
24 février 2008

0011 -

walker_ml_serpentize_9914858

Je ne sais plus, j’ai oublié… toutes ces eaux qui m’ont envahi, toutes ces rivières qui m’ont traversé. Je ne sais plus, j’ai oublié… ces vagues océanes, ces trombes liquides qui creusaient les lits d’innombrables chemins. Je ne sais plus, j’ai oublié… ces fontaines fraîches au creux de l’été, ces ruisseaux limpides qui dévalaient les montagnes à la fonte des neiges. Je ne sais plus, j’ai oublié… ces pluies d’été qui venaient abruptement par l’orage, inondées les terres desséchées et en attente de cette offrande nourricière. Je ne sais plus, j’ai oublié…

Les empreintes seules crient encore leurs béances, leurs fissures, leurs trajets. J’entends seulement vibrer et gronder les veines souterraines par lesquelles courent toutes ces eaux encore vivantes dans la mémoire de ma peau. D’un torrent perdu et effacé à jamais me reste la sensation lointaine d’une vivante énergie creusant pour toujours les strates et les incurvations modelées de mon paysage du dedans, aujourd’hui aride de ces effusions. Reste, les grottes et les cavernes, les criques, les monticules de limons amassés par ces tribulations. Par ci par là, des herbes et des fleurs ont germés, des prés ont fleuri et sous les fruitiers où les bourgeons s’agglutinent, je vais quelque fois faire une sieste à l’ombre de leurs feuilles vertes.

Au-delà, je me souviens de ces fleurs cueillies au gré de mes promenades gaies et turbulentes. Je me souviens de ces rêves de demain qui n’ont pas aboutis, de ces idées projetées sur le mur de demain comme un film grand écran dont la fin est heureuse. Je me souviens de ces chevaux sauvages galopants sur la plage d’une Camargue en fleur. Je me souviens des fanfares tonitruantes qui faisaient dansé la Saint Jean et les fêtes de villages. Je me souviens des sourires et des éclats de rire des moments joyeux, des baisers tendres et du lit de coton où je déposais mes sommeils, repu et fatigué de l’abondance des caresses et des câlineries qui épuisaient la nuit. Veilleur bien malgré moi de cet espace vacant de mon JE, je compulse les lieux et les loges gardant le témoignage et le temps comme un cadeau précieux. Juste un peu étonné de lire le spectacle qui fut le mien, tel un simple et singulier spectateur.

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Commentaires
A
tri--cyclope
-
Merveilleux!
B
Superbe !
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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