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LA COLLINE AUX CIGALES
6 février 2008

Je viens à moi

bastide10

Dans le pudique réside la corde de nos étincelles intérieures. Retenu comme astreint à ne pas s’autoriser à être juste pour être. Attention aux âmes attachées les poings liés par la crainte de l’effort. Où se trouve la lumière, l’obscurité n’est qu’une tâche molle qui s’étiole. L’onanisme grégaire tait le volume de l’existence. Dans la satisfaction de soi pleure l’oignon de son jardin secret, si l’on ne cultive pas dans le sol originel. Et puis la pensée qui se matérialise et une idée saugrenue…La pensée n’est que l’euphémisme de ses contradictions propres. Le partage n’est seulement que la représentation immatérielle de nos fenêtres et de nos portes. Le partage c’est l’ouverture candide du Moi qui n’est pas autre. Il y a dans le « autrement » toutes les fausses libertés. Sévère consternation de n’être que soi ?

Mais non, bien sûr, c’est dans le désir que vivre se conçoit et non dans le gardiennage raisonné de toutes pulsions, de toutes émotions. Respirer l’air qui nous entoure est le tout premier partage. Sentir les bulles d’oxygène nous pénétrer c’est s’émouvoir d’exister. Recevoir un sourire devient naturellement un soleil d’amour profond avec lequel on se compose autour d’une formalisation intitulée Corps.

bastide11Cette fameuse ossature avec laquelle, bon gré, mal gré on déambule. L’effort consiste peut être à se détacher de soi pour mieux s’intégrer. Lâcher prise sur les barrières du corps, développer sa conscience, comme les photographes développent les photos. Eux, ils savent qu’une photo est la représentation imaginaire du vide !

La raison n’a finalement d’intérêt que parce qu’elle est le lien entre cette chair qui nous fait et la conscience que l’on a d’être.

Je devine malgré tout, cette ouate pure qui accueille nos frissons. Je sens cette légère vibration qui frétille au cœur de mon noyau. C’est parce que la lumière et la légèreté sont transparentes que nos yeux se posent sur la branche rabougrie de la représentation céleste, divine. Rien n’est finalement plus déterminant que l’invisible

Saint Exup avait raison de penser que les roses n’ont d’épines seulement pour les doigts, ce prolongement du corps. La volupté de tout plaisir n’est que l’unisson de ma peau à mon âme. Je tressaille et tremble d’authentiques résonances à chaque rencontre avec moi-même. Mais rien de narcissique pour autant, seulement un rapport organique avec ce monde, une douce caresse virtuelle qui ressemble étrangement à une apnée volontaire, Tout ce passe dans le cerveau. Ma raison irraisonnée perturbe mes applications d’homme. Ma déraison raisonnée laisse en free land les cloaques de mon ego.

Et puis zut, voilà le jour qui se lève et m’appréhende. Mon palais et mon nez cherchent le café qui aide à la mise en route. Mes yeux se lèvent aussi.

Le jour est en moi comme une image rassurante. Ce soir peut être reviendrais-je à ce rêve inextricable, et la douce sensation de me rencontrer encore viendra taire le redondant tumulte d’exister. Je n’ai ni craintes ni agacements. La nuit aussi peut être rassurante. C’est d’ailleurs davantage dans son clair obscur que je me compose

Je me récite, je me croise, je me regarde. Sans les yeux sans la lueur qui façonne.

Je viens à moi comme d’autres vont au bord de la mer chercher l’odeur du sel et la musique des vagues.

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vitiligo
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