56 - Oses...
Ose ouvrir la paume de ta main en direction du ciel
Toute prise n’est qu’un souffle de vent
Ose dire oui à ton ventre qui grogne
D’indigestes incompréhensions douloureuses
Ouvre ta vie ouvre tes yeux
Vois l’illusion d’un jour qui tombe
Sans avoir pourvu à tes souhaits étouffés
Grogne comme ton ventre
Le futile peut autant nourrir que l’essentiel
Aborde l’instant qui te frissonne
Vois combien le passé t’a enraillé
Tu es devenu ferraille grippée
Raidi de tes certitudes immobiles et molles
Celles qui t’ont porté jusqu’à se caniveau
Insalubre et peu réjouissant
Qui traduit l’insatisfaction régulière
Alors que tu avais espéré tellement
Tellement plus tellement autrement
La vie s’écoule si vite
Et tu n’as pas encore édulcoré tes rêves
Dans la tiédeur du rassurant
Tu t’es endormi en pensant à demain
Mais demain c’est aujourd’hui
C’est maintenant et tout de suite
Ose libérer la pulsion qui te fait
Celle qui compose le meilleur de toi-même
Ose, offre toi à la vie comme une lumière qui éclaire
Epouse les formes de tes désirs
Même les plus anodins, les plus insolites
Va cueillir le bonheur de l’instant
Rempli toi de soleil comme un fruit d’été
N’attends pas des autres ce qui pousse en toi
Ose te sauver de l’épouvante des dogmes
De toute nature qui avilissent toujours
Et ne libèrent que de l’éphémère
Ose pénétrer l’alcôve de tes besoins natifs
Exprime de ton corps et de ton âme
La même phrase, la même ferveur
Arrête de te confronter au bien et au mal
Et à toi-même dans tous les cas
Offres toi de te permettre
Permets toi d’exister juste pour toi
Ne serait ce qu’un soupir de temps
Goûte aux plaisirs de se sentir être
Ose te dire oui là où tu oublies de t’aimer
Sache vaincre tes retenues pudibondes
Accorde toi le délicieux doute de respirer
Tu ne sais pas jusqu’à quand cela peut durer
La vie s’écoule si vite
Alors n’attends pas
Ose toi tout entier et de partout
Chaque fois qu’il t’est possible
De te reconnaître pour ce que tu es