31 - Au creux de ta main
Au creux de ta main
Libérée de toute appréhension
Le geste ému de sa propre rédemption
La caresse est venue… de si loin
On s’est abordé comme
On pose les pieds sur le rivage.
Au creux de tes pensées qui aimeraient être
Devenues libres de toutes entraves
L’ombre du baisé tendre
Abrite tant d’amour ficelé
Que tes lèvres brûlent la retenue
Et préféreraient s’émanciper de toutes abnégations
Au creux de ta mémoire vibrante
Rejaillit la trace d’avant contenue
Sage et disciplinée qui t’occupe
A ne pas te livrer, ne pas céder
Prisonnière volontaire de ton émotion
Le partage t’appelle et tu dis non
Au creux du vide tu pèses encore le néant
Comme pour mesurer l’emprise de toi-même
Pour te certifier que le vide n’est pas plein
Et qu’il trop hasardeux d’y flotter librement
Ne pas revivre cette apesanteur immaîtrisable
Ne pas reconnecter à la sensation de l’échec
Au creux de tes désirs, pourtant
L’envie de l’étreinte de peau à peau
La nécessité de l’union dans l’abandon
Se poser dans l’autre comme assis sur une étoile
Demeurer lier à l’unisson pour défier l’éternité
Rasséréner les douleurs de l’impossible possible
Au creux du devenir des aurores futures
Se logent toutes les perplexités qui figent
Etre à la hauteur de ses souhaits imaginés
Ne pas tressaillir à la moindre brise
Pouvoir encore crier toute sa propre adversité
Etre aimé en étant libre de tout amour
Au creux du quotidien, cependant
Une composition florale pleine d’humus
Qui attire les sens à l’arrêt, comme le chien à l’affût
Qui épit le moindre mouvement
Prêt à bondir, prêt à s’exclamer de l’affirmation
De cette énergie contenue encore
Au creux du tendre prépuce de son noyau intérieur
L’imaginaire par le rêve entretenu s’affirme
Unique lieu d’expressions vivantes
J’ai tant besoin de cet autre pour me poursuivre
Jusqu’au bout de toutes mes carences inavouées
Qu’il me faut le composer pour ne pas m’oublier