21 - Pensées lapidaires
La démesure de savoir faire se noie dans le simulacre
L’été laisse place à l’hiver, la rose cache l’épine
Si l’être est mesure, l’avoir se mesure dans l’illimité
Narcisse le piètre miroir du moi universel
Ne reflète qu’un tout petit abîme de soi
Et Dédale sculpte une grande partie de l’humanité
Je veux penser par moi pour ne pas m’oublier
Je veux savoir par moi pour ne pas oublier
De ma pensée la plus profonde naît l’interprétation
Je me réalise d’un senti perçu qui a la couleur de ma tâche
Intuitive ma compréhension précède toutes mes pensées
Ma vie a ma saveur, mon odeur et ma fraîcheur
Je suis mon sujet et mon verbe à la fois
Toute autre vie est mon complément
La compréhension définitive n’existe pas
Je me résous seulement dans ma reconnaissance
J’ai bien compris que je ne suis que la résultante des autres
Je ne m’en veux pas pour autant, je suis vaste et insoluble
C’est bien pour cela que les autres me ramènent inéluctablement à moi
J’ai d’abord le visage de l’univers et ensuite mes propres plis
Viennent discerner les contours qui m’affirment. J’existe !