19 - S’évader...
S’évader de soi pour aller où
J’ai besoin d’évasion plaisante
Je me plais à m’évader
Le monochrome est plat comme une feuille de papier
Le raisonnable qui n’est pas raisonné c’est « rentre chez toi et dors »
L’irraisonnable raisonné c’est dors dés que tu arrives chez toi
L’immaculée de ma psyché virevolte dans le rêve immatériel
Là où je suis : ton image me suit
Et quand je la suis elle me conduit où je suis
Je ne tourne pas en rond, c’est un labyrinthe de jeux de miroir
Dans lequel je me perds néanmoins quelquefois
Qui es-tu donc, toi, c’est autre moi
Si t’es une fée, je ne vois pas les clochettes
Pourquoi la vie m’envoie à toi
Serais-je une vitrine vide un soir de Noël
Mais où vais-je donc me répandre
Dans quel lit boisé vais-je m’étendre
Miroir, mon beau miroir quel est donc ce reflet de moi-même que tu me réfléchis
Sans que j’y ai réfléchi
Serais-tu la femme qui est en moi
La jupe de ma conscience était déjà plissée
La petite culotte de mes désirs était déjà rose
Alors qui es tu douce enveloppe charnelle
Peut être le fantôme des mes fantasmes
Puisse que tu réveilles ma vieille libido rabougrie
Ou alors peut être es-tu un mage envoyé de l’au-delà
Venu pour adoucir l’eau d’ici qui coule comme un torrent
Je n’ose croire à une rencontre avec l’absolu, lui-même
Qui es-tu vie étrangère à la mienne
Pour venir te loger jusqu’à mon intime
Elle est terrible la vibration de la reconnaissance
Aussi cruelle que ma propre naissance
J’aurais tant voulu demeurer encore un peu
Lové dans le ventre protecteur
J’en veux à ma mère d’avoir cédé à ce besoin impérieux
Elle est terrible la vibration de la reconnaissance
Tu n’es pas moi et tu t’y trouves
Je ne suis pas toi et m’y reconnaît
Aimer pour posséder
C’est une forme d’amour morte
Qui trouve ses origines dans la puissance du verbe être
Et qui oubli que c’est un mot qui ne se conjugue ni avec être, ni avec avoir
Aimer est la seule forme d’abandon de soi que je connaisse
Aimer est un partage
Aimer est un espace qui s’agrandit
Une terre ancienne devenue nouvelle
Une faiblesse devenue force
Aimer c’est te dire tu en espérant que je soit nous
Aimer c’est agrandir sa chemise pour qu’il y plus de place
C’est être dans l’état unique de soi
Multiple de tous
Et s’y fondre.
Ecouter l’autre qui parle, l’écouter se parler
Pour mieux entendre ce qu’il vit
Je t’entends, je ne sais pas si je t’écoute
Je te vis.