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LA COLLINE AUX CIGALES
10 février 2014

L’espoir, dans sa robe décousue.

nouvelletoileJe cours sur l’horloge et je trotte sur l’encre. Je veux laver les gousses de l’air avant de les respirer à nouveau. Une vie d’amour s’efface comme les fleuves disparaissent dans la mer. Le bruit des vagues est tout ce qui me reste. Et le vent nettoie la mémoire. Le feu connaît la passion liquide qui remonte jusqu’au ciel. Mes mains sont les pales tournantes du moulin. Le grain de nos peaux se mélange à la farine des ombres.

La vie déraille depuis plus de vingt siècles. Chaque jour qui passe est un déraillement du hasard, et cela fait tourner la tête, et cela fait se retourner les cœurs.

Tout se poursuit et recommence autrement. Mais mon amour demeure identique. Il est sculpté dans l’aube qui me réveille. La mémoire oblitère le manque de son poinçon de marbre. Chaque nuit passe sa main sur les lèvres du rêve rédhibitoire. 

Le jour s’apparente à une longue marche confinée entre une transhumance permanente et une dépossession organique. La vie éternellement commencée, inachevée, sans véritable fin supposée, reste imbriquée tout au fond de la rétine du temps. Chaque détail de solitude augmente la peur qui taraude l’existence. Une peur lancée comme une balle verte sur un terrain de golf. Toujours projetée vers le trou sans jamais l’atteindre.

L’espoir, dans sa robe décousue, n’advient qu’après la culbute des ombres. Il lui faut évacuer toutes les bourres de crasses spongieuses et tous les duvets sales amassés dans la brouette d’amertume.   

Tu as préféré la haute voltige dans sa forme la plus désespérée et la plus crispée. L’acte définitif enfante des murmures étalés sur les buées inhalées. Je me suis saoulé à petites gorgées, j’ai recousu l’empreinte de nos souffles et je l’ai recouvert du châle d’amour que je te tends par-delà les rideaux frustrés.

Tu as rejoint les paradoxes, l’aliénation du non-être dans ses apparences accolées au vivant qui bouscule, au vivant qui transgresse. Tu es parvenue à cette démesure qui se reflète sur des cadrans déréglés et obsolètes. Désormais, tu veilles par-dessus les ramures du ciel illuminé comme un phare invraisemblable posé sur le chaos.

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
S
Je suis toujours en admiration devant l'Amour que tu portes à Odile..
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