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LA COLLINE AUX CIGALES
15 décembre 2013

L’abondance du manque.

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L’amour que tu m’as donné est maintenant trop haut pour que je puisse y accéder. Alors, je continue à marcher seul sur les sentiers de la garrigue. Pieds nus, je glisse mes talons sur nos empreintes sèches. Mon cœur construit des petits ponts par ci par là. Ainsi, je peux fouler la terre oblique que nous avions parcourue les jours où la plénitude semblait être un rendez-vous. 

Depuis ton départ, nos marches s’achèvent sur l’horizon en pointillés où mon cœur pratique de la contrebande. Canaille, Il persiste à déjouer l’oubli en construisant ses cabanes dans la proximité de tes souffles. Ma solitude ressemble à une maison pleine de silhouettes résurgentes. Mais, je ne possède plus de visages qui te ressemblent assez fortement pour déjouer l’abondance du manque. Il n’y a plus de corps suffisamment proche où le repos pourrait trouver une pause. Je suis tout entier une halte de compassion fébrile. J’habite le chaos de ta rouille où le silence dévore les cris restés sous la broussaille. Je suis nu sur les vestiges du désespoir et ton squelette déchire l’écho de mes plus belles aubades. Dans les poumons de l’heure accablée, des résidus de flamme se désaltèrent avec du bois mort. Pourtant, l’aiguille tourne encore, enracinée au temps qui boucle notre histoire. C’est une source d’embrun lové à l’extrémité de mes paupières, c’est une chute et un brouillard. Chaque nuit, un hibou imaginaire boit l’alcool de la peine à pleine goulée. 

Parfois, je me dis que cette nuit sera la dernière route sinistre qu’il me faudra traverser, le cœur défait comme une chemise sous la brise et le pyjama jeté sur mes yeux enflammés. A vouloir te conserver strictement telle que je t’ai connue, je réalise que je n’avais pas d’autre intention que de me punir moi-même lorsque j’ai stoppé l’horloge à l’heure de ton départ. La menace du chagrin perpétuel est la pire de toutes. Elle pèse le poids de la mélancolie qui nous tire vers le bas alors que les sifflets du temps, même massifs, sont un flux léger dont on peut se défaire pour poursuivre sa route. 

 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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