Le choix Je ne suis pas partie que je reviens
Je ne suis pas partie que je reviens déjà. J'ai tant observé la route qu'il me semble l'avoir marchée en entier. Pourtant, chaque pas m'échappe qui me porte vers le suivant. Le suivant que j'emprunte au prochain. De même les mots arrivent, vivent, et imaginent le voyage. Tout advient, se fixe, se prolonge, dans le même temps. Le choix est dans cet imbroglio du mouvement immobile qui justifie le penchant d'exister. Plus je vais dans mes pas, plus je vais dans mes mots, moins je les sais. Moins je les sais, plus ils m'habitent et m'ouvrent les portes d'un état à distinguer. Les recevoir, les vivre, les inventer, crée la place du plus enclin à découvrir encore. Ainsi se tisse la muraille ou la maille d'horizon dans le possible d'un instant total. Chaque élan appuyé à l'ancien propulse sa pleine marche, sa pleine voix, dans l'unique. Ce qui suit ou précède entérine le sens d'être entièrement soi dans l'imminence du changement. Facettes de miroirs surprenants que l'on traverse sans savoir, l'immanence, éternelle focale, est si proche, qu'on la croit souvent ailleurs.
Ile Eniger - La maison dans les airs - (à paraître)
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