Ne renais pas trop loin, tu nous manquerais.
Je suis l’être fictif auquel la réalité donne son ampleur
Fil de poussière sur le miroir des turbulences, j’imagine la lumière,
Royaume de poudre de joie au labyrinthe des fumées noires,
Une source invisible dessine d’obscures évidences.
Je défibre le vide tissé sur le bord de mes songes,
Je vis de l’acte immobile caché au fond de mes tiroirs.
Derrière le vent, l’haleine solaire brise les chaînes
Des langueurs forestières où s’endort la lune.
Visage anonyme, peut-être le mien, fondu dans le vert
Des boucles de voies où résonne l’éclat qui t’a vu mourir.
Renouvelé, l’ardeur du jour recommence les tribulations
Où le désarroi et la danse des papillons parodient l’harmonie
Qui s’est défaite du passé pour sourire sur les nouveaux chemins.
D’où viennent ces images que nul n’a vues ?
Quel aveu se meurt au fond de nos tristesses ?
Je suis innocent de toutes les fourberies de l’éternité
Que je porte en moi comme un tag indélébile et sanglant.
L’handicap du destin se heurte aux fatalités du hasard
Entre la foudre et le tonnerre, un filet de vie étreint le parjure.
- Bruno Odile - Tous droits réservés ©