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LA COLLINE AUX CIGALES
27 septembre 2013

La joie viendra agrandir notre cœur.

imagesCAYB81Q7Mais puisqu’il me faut devenir le stoïque survivant à cet abandon, à cette coupure invisible, brisons ces lourds scaphandres qui nous enfoncent dans la lave bouillonnante. Echappons-nous de ces terres désolées. Ne nous bastons pas des limons incandescents et dérogeons à l’insoutenable fracture des mondes contraires. Délogeons la brûlure pour la porter aux cendres froides.

Je récuse la mort, celle dont la chair devient flamme à la gorge, celle qui se fait brasier dans l’orage. Non, ton corps est une buée sur le front de mes yeux. Ta voix est un tison sur ma langue noircie, tes courbes s’alignent à l’océan où je nage en moi-même. Il n’y a pas d’espace ailleurs que dans cette source d’air et de rosée. Du lait et du sang coulent de la promesse en délivrance. Je t’invite à me rejoindre à travers les siècles d’obscurité. Dans notre colline veille le feu de camp qui monte lentement en moi. Je sens glisser ses fines flammes bleutées entre mes doigts d’enfant. Dans le manteau de mousse invisible, la mort tournoie comme une gitane danse sous le regard tendre des étoiles. Si juste et si forte, la rumeur de vivre écarte le sable qui cache l’horizon. Ton visage m’apparaît entre les dents d’un olivier et le noyau de mon cœur grimpe aussitôt sur le cyprès pour rejoindre le bec de la nuit noire. La vie s’entête à la terre promise. Une voix légère comme une plume traverse l’évidence où je demeure. 

Nous sommes la noirceur qui s’épuise de chaque nuit. Une tache d’encre restée sur le cahier froissé de notre enfance. Et dans ce grand lendemain hérité, tu es devenue ma confession souterraine, un falot écarlate, une innocence de hasard. A présent, il s’agit de taire les agitations, de se taire soi-même et d’écouter la grande machine dans laquelle on est enfermé. La joie viendra agrandir notre cœur, elle pacifiera l’étendue qui nous sépare. Nous couperons joyeusement l’herbe qui pousse au-dessus de nos têtes.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
U
Bonjour à toi, l'homme inspiré de tant d'amour...<br /> <br /> <br /> <br /> Tout ton billet me parle (comme d'habitude) mais en particulier la toute dernière strophe. "Pacifier l'étendue qui nous sépare"... Je vis ce sentiment de façon d'autant plus douloureusement qu'il n'a jamais dit son nom, ni sa rime, ni sa raison... Séparation et souffrances débiles, sans objet ni explication...
LA COLLINE AUX CIGALES
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