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LA COLLINE AUX CIGALES
23 septembre 2013

Notre désir reste intransigeant.

imagesCATUJYADDans cet éphémère de transitions fluettes, mon regard ne sait plus se porter sur les mots. Il transfigure ce que l’œil convoite. Il rehausse l’orthographe de mes sens. Je dors dans l’haleine de l’obscurité, dans le ruisseau submergé par l’écume de l’air jauni. Un morceau de cristal incandescent file entre les doigts épais de la connaissance. J’ai bêché la peau ivre d’un silence qui me rendait ta voix. Mais, tout est si bref sur ce chemin de pierre sèche. Des landes sablonneuses entourent le grain sans racine et la matière se dissipe à l’ombre d’un ciel en colère. 

Quelques intrus sympathiques pendouillent de ci-de-là, mais la légèreté de leur présence n’entrave pas la nonchalance des bruits occultes. Le monde est trop grand pour que nous y soyons seuls. Des miettes étrangères pourlèchent l’unisson de nos enlacements et contrarient notre épanchement. Malgré le raffut environnant, ta voix demeure une verticale trépidante où mon espace vient se confirmer et inventer l’angle pour pouvoir s’y blottir. Le brûlis qui nous étreint a raison du tumulte de proximité.  

Tu es l’écume qui prolonge la vague. Une cité aérienne d’une infrangible harmonie tapisse l’horizon. Des ruelles désordonnées habitent d’un seul élan les traits parallèles où se dessine une lamentation fragmentée. Nos lèvres émaciées tiennent en joug la parole sensuelle qui se tait. L’inexprimable désarroi clôture l’ombre et cintre l’abîme. Partout, l’eau et le sel mélangés se diffusent sur les pins de la colline perdue. L’amertume est l’alliée des algues qui boivent les regrets comme on pisse le sang après un coup de fouet.

Notre désir reste intransigeant. Il gigote d’impatience dans l’inertie de la pensée qui nous enserre : Ne pas savoir, c’est se soumettre à la convulsion de l’heure nue penchée sur le temps disparu. L’horizon a sa ligne de fuite obstruée. Seuls quelques triangles superposés donnent l’illusion d’une quelconque profondeur. La vitre qui nous sépare est incassable. Le verre a été malaxé par toutes les défaillances du calcaire, de la soude et du sable. Et l’on ne peut plus se voir autrement que par les yeux du rêve qui nous porte.

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Commentaires
U
"Tu es l'écume qui prolonge la vague"... Cette lame de fond qui reflue sans cesse, à la moindre occasion... Pour peu que l'on n'aie pas envie de l'endiguer. Cette même lame de fond qui a submergé le rafiot de nos vies. Nous embarquant sur des hauteurs infinies pour nous laisser en rade au creux de la vague. A genoux sur le port. Sur l'estran de nos pensées, il reste cette écume qui s'accroche à nos coeurs et à nos larmes...
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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