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LA COLLINE AUX CIGALES
17 septembre 2013

Tout se suggère du bout des lèvres.

imagesCAKLJEC1Quelque chose se dévisse dans le forage de la pensée. Tout un horizon s’éclaire et s’éteint dans la fulgurance d’une seconde. Aussi rapide que l’éclair, la joie de vivre et la rigueur des jours défunts traversent le souvenir. Je sors de la nuit poussiéreuse et inachevée pour voir dehors. De grands étendards flottent sans que rien ne les tienne. Des vagues se lèvent hautes et dures comme de la pierre. Des montagnes d’eau logées dans les failles de l’air volent puis retombent. Rien ne peut nous dissocier de l’humanité. Nous marchons sur les pas d’autres traces sans même les voir. Notre appréhension à la nouveauté est telle, que nous tenons les branches du ciel sur le devant de nos cœurs. Un amour au-delà de la solitude nous reconduit à la genèse de la matière. L’énergie de la lumière se répand dans les veines obscures de notre miroir. Des reflets incolores percent le corps du verre. Le blanc se désaltère dans ce monde nocturne. Puis d’un seul coup, tous les corps immobiles se mettent à bouger dans tous les sens.  

La racine qui nous retenait comme une amarre se décroche du monde réel. Nous devenons peu à peu l’éther qui s’était immiscé à nos pensées. Ta voix redevient claire. Tes mains prennent force dans les courroies de la nuit. Elles se sont tues à force de n’être plus nommées par le désir du large que chaque convoi de tendresse appelle à l’infini. Il y a quelque chose de friable au cœur de la lumière, quelque chose de poreux où s’infiltre l’obscurité. 

La chair mûrit à la lueur contrastée des éclats de gaieté et d'exaltation. Nos doigts sur la lèvre du présent sont humectés de cendre blanche. Un crépuscule descend la courbe rougie de l’horizon et aussitôt, des lampes s’éclairent dans nos greniers. Nous sommes nus pour accueillir ce qui fut toujours là. Dans la pénombre de nos mémoires enchevêtrées, nous entendons le bruit du couteau. La fine lame qui découpe le sol où nos vies se sont déposées. 

De l’autre côté de la matière, un trou noir avale la poussière d’argent qui sort de nos bouches.

Dans ce grand vide s’opère une fusion de rêves et de réalité. Tout ce qui a été se proclame désormais dans l’invisible buée des sources chaudes. Tout se suggère du bout des lèvres. Nos mollets supportent mal le poids d’une histoire restée ouverte comme une porte rouillée retenue par je ne sais quelle corrosion.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
L
"Un amour au-delà de la solitude nous reconduit à la genèse de la matière", est une<br /> <br /> révélation réelle.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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