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LA COLLINE AUX CIGALES
15 septembre 2013

J’ai sans doute failli.

imagesCAJ2WZNDTa présence est dans l’ombre de mon ombre, accouplée comme l’eau d’une vague qui vient s’écraser sur une falaise où je te sens encore bouger. Il fait si sombre parfois. C’est le souffle sous mes paupières qui asticote ton absence et irrite la nuit où coule ta rivière. Je suis toujours percuté par l’indolence du deuil, quel qu’il soit. Anonyme, la mort n’a pas de visage. Elle emporte la détresse humaine dans des palais de silence. Elle écourte le temps qui nous glisse des doigts. Dévêtue et fragile, elle nous laisse dans un verger sans mémoire à l’ombre d’un baiser.

Tu es cette présence prêtée au vivant. Tu es ce lustre sans plafond, cette épaisseur moulue qui étoffe l’absence d’une splendeur inégale. Lorsque tu t’incrustes dans les failles de ma conscience, des milliers de champs de blé dansent autour de mon cœur.

J’ai souvent pensé toucher le fond, mais les palpitations de mon âme sont des trouées sans fin. Toute l’obscurité parle de toi. Et, je me rappelle les nuits d’orage où ton corps venait rejoindre le mien sous les draps chauds alors que mon enfance poussait entre la peur et la douceur de ta peau.

Dans ma nuit sans fenêtre, tu chantes mieux qu’un pinson. Il n’y a plus de dissonance entre les accords du feu et de l’eau. Dehors, l’air cherche à recoudre les corps.  Mais ici, le vent ne déchire plus les branches et le ciel recouvre les collines nomades. 

Par moment, la terre vient me prendre. Elle me conduit sous les roches du temps qui travaillent le murmure des sources.

Ma main lâche de l’encre sur l’insatiable mystère de la communion des choses et des êtres. Peu à peu, des cathédrales cendrées se dessinent sur la buée de l’air. Des chairs mortes tombent de la voix. Puis, le Mistral s’inocule à la pensée, il assèche les membranes du sentiment englué dans son miel. Alors, je quitte le navire de tes yeux où s’engorgent des braises roses. Et, je disparais à mon tour dans le cri qui va s’évanouir quelque part dans l’inconnu d’un désert. J’ai sans doute failli. Je n’ai pas su dénouer un peu de clarté sous le dôme de ta chapelle. Et je ne sais toujours pas réagir à cette dominance de la nature du vide.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
S
Dans la ouate du silence<br /> <br /> résonne l'empreinte de ton écriture<br /> <br /> Et le Mistral emporte vers là-haut<br /> <br /> tes mots divins et mystiques.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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