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LA COLLINE AUX CIGALES
29 août 2013

J’habite souvent le dilemme.

imagesCA57W0JUMon sang est tissé de vivants et de rencontres en chemin. Ta voix scrute mon dedans parmi la flopée d’autres plus distantes. Elle braille le silence des aveugles. Elle sanglote l’offense du mouvement et le geste qui s’accélère dans le vide. L’inconstance des tornades nous offre des clairières. Des jets de douceurs traversent les branches agitées par le vent et rejoignent la mousse qui enveloppe l’immobile tronc des arbres. 

Dérade le silence au cœur, déralingue le voile d’émotions torrides, dévagine l’ombre velue collée à nos peaux. Sous ton doigt, mes rides n’ont plus d’âge. Sous mes paupières se sont amassés les moissons de blé fermenté que l’on a bues comme des tisanes apaisantes. Le silence présent sous les mots est liquide. Déposée sur la canopée du souvenir, ta voix retourne à la poussière puis s’éteint. 

Les oreilles sous l’eau, j’entends battre mon cœur. Alors, je plonge aussi souvent que possible dans les profondeurs de ta mer. Nos esprits se sont déchargés de nos carcasses. Nos corps sont du feu et des flammes. Nous marchons d’un pas funambule au cœur de la lumière blanche. Tout ce qui se tait est indéchiffrable. Existe-t-il une autre autorité que le silence de l’amour ?

Les distances matérielles assomment ma voix. J’ai le goût de toi sur le bord de mes lèvres. L’amour me dépossède. Je ne suis pas à la hauteur de ses exigences. Je sais pourtant nos conditions aériennes et nos souffrances souterraines. Mais, je ne sais jamais ce que je peux pour toi que je ne puisse pour moi.

J’habite souvent le dilemme. Malgré cela, je viens à toi toujours sans prétention. Je crois bien que j’ai oublié comment se conjugue le verbe aimer. Je demeure cet ours pataud, cet ermite plongé au cœur de sa propre turbulence.

Le temps s’est renversé sur le dos de la parole, tant et si bien qu’à l’envers nous voyons une clarté tremblante où l’apesanteur infiltre nos vides désuets. L’amour est si souvent cette main qui déchante. Nos doigts sont des gouttières où se drainent les caresses perdues.  

 

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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