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LA COLLINE AUX CIGALES
28 août 2013

Sans toi.

imagesCA8QKOKLTon ombre cache le cosmos rempli de fleurs sauvages. Des poignées de couleurs sont arrachées à la profondeur des nuits. La nacre de tes soupirs envahit la rivière qui longe l’heure où je te rejoins. Dans l’unité de la nature, mes silences sont des couteaux qui épluchent l’amour de ses peaux de chagrin. J’apprends à t’offrir le bonheur que tu réveilles en moi. J’apprends à partager la lumière qui jaillit de ton éloignement. Des lanternes poussent dans mes mains.

La désolation avait changé mon amour en tombeau de vaines prières. Aujourd’hui, le Phénix se dresse dans les pas balbutiants d’une nouvelle jeunesse. Le vent chasse les derniers étourneaux s’envolant à tire-d’aile. Je n’entrerai plus dans ce cimetière de désirs inoccupés. J’irai t’inventer ailleurs que dans la bouche de l’absence. De toute façon, je ne parle déjà plus : je rêve. 

Le temps s’encastre et s’empile sans prendre une ride, alors même qu’une émotion a percé la chair de notre cœur. Tout le monde sait bien qu’il faut faire avec ce qui nous a été donné. L’existence cohabite souvent avec le tragique. Que pouvons-nous espérer d’autre que cette étrange odeur par laquelle nous croyons nous reconnaître ? Nos sens perçoivent plus que nous ne savons dire et peut-être même plus que nous ne savons vivre. Sans doute, l’écriture vient avec l’accouchement soudain d’un rayon de lumière. Elle naît d’une pensée fugitive, elle ne revendique rien à un miroitement. Elle est ce mariage un peu fou qui projette le passé dans une éternité à venir.

Je me suis perdu dans la simulation du désastre mais ta simple auréole posée dans le ciel comme une lune baveuse devient peu à peu une perche tendue à la conscience d’être. Mon sang a le goût de la cire lorsqu’elle est mordue par le noir. Une bougie butine l’air resté suspendu autour de ton visage. 

Sans toi, le désert bleuté des ciels sans rebords, sans toi la catastrophe de l’isolement où rien ne me ressemble, où tout est adversité grenue. Notre coexistence nous garantit de demeurer éveillés là où nous ne serions que des natures mortes. Mon amour, c’est mon combat, ma cuistrerie, mon pain dur et ma vanité. Et toi, je te fais être magnifique parce que tu demeures cette coulée de lait indispensable à la lueur des étoiles. Tu es ma meilleure et ma plus puissante insurrection. Ma destinée clouée au fond de mes tiroirs de poussière.

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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