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LA COLLINE AUX CIGALES
25 août 2013

Des mirages cloués à nos corps.

imagesCA1J6310Nous dormons dans le chant des oiseaux et nous nous réveillons d’un cil aux marées  montantes. L’espoir a un corps. La vie ruisselle entre nos grappes d’écume. Une vigne longe nos balcons de brume.

Pourvu que la joie demeure la nourrice du temps ! La fumée se durcit et devient un soleil dans le verre que nous buvons.

Pas de balivernes, pas à toi ! Tu sais pertinemment que nous sommes toujours les boulets de quelque chose. Nos peurs sont des boules d’angoisse, des sphères invisibles qui dévalent les pentes des montagnes à une vitesse incroyable. Elles se cognent aux pierres et aux rochers. Elles se heurtent aux arbres et aux esprits et elles terminent leurs courses folles dans les bras de l’absurde.

La réalité est toujours absurde lorsqu’elle nous ramène poings et mains liées à sa démesure. Et, ici, plus rien ne pourrait justifier la privation. Une connaissance homérique nous emporte plus loin. 

Sous le bois rafraîchi, nous tentons l’exode. Nos voix retouchent toujours plus loin l’atmosphère des foudres anciennes. Des mirages cloués à nos corps entretiennent une poésie saisonnière restée en dehors du temps. Nos plaies sont de l’eau et de l’air conjugués. Il devient nécessaire de saisir in extenso la joie dans la veine jugulaire où s’écoule la plénitude qui lui donne le goût de l’enchantement.  

Faut-il céder au chantage de l’amour ? L’amour est notre délire et notre folie : il nous crucifie à notre histoire. Il faut soutirer les débris des décombres s'il en reste.

Je ne cesse de négocier avec ta disparition. L’illusion féroce déchiquette le souvenir et lui casse les membres. Ma langue avance avec ses deux cannes blanches. Les mots marchent dans le tâtonnement provoqué par leur cécité. Mais, ici, tout est un paysage infirme. Tout m’oblige à tenir debout sur la jambe que je n’ai plus.   

 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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U
"Je ne cesse de négocier avec ta disparition" Oui, c'est exactement ça. "Tout m'oblige à tenir debout alors que mon pilier s'est évanoui puis effondré", m'abandonnant sans rien avoir pour me raccrocher. Une chanson d'Aznavour disait : "les parois de ma vie sont lisses... Je m'y accroche mais je glisse..." Voila l'effort surhumain qu'il nous faut combattre au quotidien... Tiraillé entre l'envie "de vivre dans le passé" et celle d'arrêter de souffrir indéfiniment. Nous étions des hommes et des femmes solides, mâtures, équilibré(e)s... Depuis notre effondrement, nos petits enfants intérieurs nous mènent la vie dure de n'être pas capables, à l'âge adulte, de... renoncer aux plus merveilleux cadeaux que la vie nous avait offerts et d'accepter qu'elle nous les reprenne sans préavis. Sans la plupart du temps savoir pourquoi. Pourquoi ? Pourquoi ? Je crois que c'est la seule question à laquelle la vie ne répond jamais. Pour nous condamner de sa suprême sentence ignoble et injuste. Nous restons les parias de l'amour, du désir, de la joie et du bonheur. Condamnés à vivre sans vie.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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