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LA COLLINE AUX CIGALES
24 août 2013

L’inquiètude meule finement les heures apeurées.

imagesCA1DCPMHL’amour ne meurt pas. Le soleil n’entre plus dans le miroir. La vie s’en va, et tout fout le camp. La blessure originelle s’accapare tout le désastre de l’existence. Nous retournons aux secousses qui ouvrent les baies immatures de l’apocalypse.  

L’amour ne meurt pas, il pleure et il rit. Son serment enflamme l’air. Sa ferveur découpe la chair qui s’exile. Il ne reste rien ou si peu. Ne subsiste que le soleil et le baiser tapis sous nos paupières. 

Ce n’est plus moi qui t’aime. C’est la mer qui tempête sous ma peau. C’est l’air qui se confond à ton souffle.

Demain, sans toi, la lumière prendra ta place. Les vagues seront des trains de fortune. L’eau sera profonde et, sur le sable où nous avons déposé l’absence comme une perle prometteuse, tu te pencheras du haut de ton étoile. 

Tu es parfois debout sur ma parole comme une fraîcheur de pierre aux creux de la nuit. Une poignée de charbon aux pieds de nouvelles fleurs. Ma voix trouée par la tienne, j’ai des ressacs plein la bouche. Notre communauté est ce pain de mémoire que chaque matin je retrouve sur la table. Croûtes trempées dans mon esprit, mie aux sillages molletonnés.

La fumée des ombres perce le jour. Nous sommes des tripots ambulants. Il se joue toujours quelque chose sur nos roulettes usées. La boule ne quitte jamais la sphère qui valse sans fin dans l’intermittence du rouge et du noir. 

L’affolement ne s’entend bien que dans le calme. Toutes les clartés sont des pets de silence. Toutes les compagnies muettes désignent une présence d’un seul tenant. Le père, la mère et le saint esprit, une trinité espiégle, un piège où l’on se fourvoie comme des canards pataugent dans la mare des lunes opaques et noircies. L’inquiètude meule finement les heures apeurées. Le temps devient alors tranchant pour mieux dépecer la chair du jour qui nous habille. Ma pensée est un torrent où les mots défilent dans le désordre. Sous mes doigts qui s’oublient dans l’instant, je bute contre la rosée. 

 

- Bruno Odile - Tous droits réservés ©

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Commentaires
A
"Le père, la mère et le saint esprit": une espièglerie ...... ou un opium!<br /> <br /> Que la lumière soit, ainsi soit-il!
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