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LA COLLINE AUX CIGALES
17 août 2013

Buvons ensemble les ombres du cachot.

Egon_Schiele_085Dans ce ratissage des mémoires, ma langue est un porte drapeau, mes lèvres sont le fleuron fiévreux des envolées sémantiques. Nos significations sont sculptées à la traverse des ponts morcelés par les gouttes de sel des durées éclatées. Elles sont des fleurs sauvages essuyant les bourrasques du vide. Elles perpétuent les formes de ton corps que le désir remonte à la surface des heures inachevées.

Viens avec moi ! Allons piétiner les épouvantails du manque et de la carence. Traversons les miroirs comme des étincelles provoquent la nuit dans son sommeil carcéral. Sous le brassard du temps, il nous faut extraire les heures vierges qui dérivent vers cette armoire d’imaginaire. Buvons ensemble les ombres du cachot où se dissimulent nos premières bouffées d’existence. Il nous faut coûte que coûte réorganiser l’insolite de la matière.

Nos sphères sont des lunes pointées résistant aux dilatations de l’exil. Au bout de nos vies, nous entrons dans la mesure inconnue de nos soifs. Il nous faudrait inventer la halte avant le désencombrement, la pause qui offre le répit avant que tout s’effondre. Les gouffres ne se purgent pas. Tout est trop profond, trop immense. Je regrette déjà le goût des fruits et l’odeur de la terre. Nos puits de misère absorbent les méandres et les roches pointues. L’heure se compte sur la pointe des falaises. Déjà, des traces nouvelles posent leurs empreintes sur le vide. Allons vite ! Fuyons les marques derrière nous. Gageons que la plus grande poésie du monde est lovée dans le silence.

Où que soit ton perchoir, mon désir dévore ton ombre plongée dans la vase séculaire. Je transpire la profondeur de nos vendanges tardives comme une métaphore renvoie l’écho de ta silhouette. Je suis fasciné par les images palpitantes, au point de les croire plus inextinguibles que le réel, plus vivantes que le breuvage du soleil. Je suis imbriqué aux pieds de ta fluorescence et la lueur parle de toi. 


 

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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S
Sous tes pas qui cheminent vers l'absence, fleurissent des soleils partagés entre ombre et lumière. .
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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