L’heure coupée.
Entre le râble du temps et l’amour saignant, l’existence sensible
Et la panoplie des rêves lustrés par le désir de ne jamais rompre
Ma chair traverse l’oubli où rien ne manque, où tout cimente le vide
Ta présence dans l’ombre, ta venue dans les perles d’eau
Que la mémoire ramone, que le silence distille pas à pas
Rien ne meurt plus loin où tes mains disparues s’accrochent
Au ciel que je n’ai plus, aux rivières qui s’enfoncent dans la terre
Tu flottes dans les voiles déchirées d’une pensée en naufrage
Catapulte jaillissant de l’éclair, des yeux portés par la nuit
Donnant un visage à la mort devenue prière parmi les flammes
Un amour fantôme brille sur les cintres brûlants de mon cœur
Un souffle désespéré s’échappe entre la vie et le néant
Muet et tranquille, il disperse le torrent d’une pluie d’étoiles
Sans l’amour, l’heure passe au-dessus du désert
Avec lui, elle creuse le sable à la recherche du sang
Que boivent les prédateurs les nuits de pleine lune
Mourir, c’est ne plus comprendre ce qui fait mal
C’est ne plus entendre l’aube déchirante de l’énergie pure
Derrière le rocher de la raison, tremble le mystère
Où s’ordonnent le corps que tu n’as plus et la caresse enfuie
Heures lentes et miroirs arrachés sur l’horizon dévasté
Vague après vague, la mer reprend ce qu’elle a donné
Une pincée de sel réveille l’écriture du chant des sirènes
Ta voix et tes yeux enracinés sous ma poitrine, je marche
Aussi vite qu’une lumière sur le chemin du hasard
La détresse nous sort de l’enfance mâchonnée par l’air
Et au saut du jour qui vient nous touchons au brouillard.
- Bruno Odile -Tous droits réservés ©
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