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LA COLLINE AUX CIGALES
20 mars 2013

Une sieste de délestage.

imagesCA21Q8IOQue me reste-t-il de toi ? Des images, des chiffons de pensées, des mots floqués sur les murs de notre maison d’enfance. L’absence n’existe que parce tu as été. Encore plus loin, des vagues frappent les remparts des falaises d’embruns et l’espoir se noie dans l’écume. La mort nettoie tout ce qu’elle ne brise pas. Nos souffles sont restés dans l’abandon comme une promesse.  

Je me rappelle cet émerveillement dans la lueur de ton regard et les larmes de détresse qui venaient parfois le recouvrir : petites larmes chaudes roulant sur tes joues à souffrir de la détresse des autres comme si tu étais toi-même touchée dans les profondeurs de ton être. Outrancièrement hospitalière au monde et aux multiples douleurs qui le blessent et le tourmentent, accablée par ses ballottements intempestifs, tu résonnais de l’ingérence de l’éclair qui fouette la clarté d’une journée banale. Tu portais en toi la cruauté du monde qui blasphème la petite voix intérieure. Tu buvais à son poison, en disant que nos âmes filtrent le breuvage pour retourner aux sources pures. Tu as parcouru la réalité qui se mesure avec l’intégrité. Nos êtres sont des terres d’accueil, pour autant trop d’hospitalité gratuite collabore avec nos déficiences et nous sommes abattus par la lumière comme des ombres fluettes.  

Aujourd’hui, lassé, je vais tenter une sieste de délestage. Il est des jours où le désir de s’oublier est vivace et j’éprouve ce besoin impérieux de se soulager dans le sommeil. Dormir, puis dormir encore comme si cela épongeait les débordements, absorbait la teigne de mélancoliques survivances. 

Le « petit moi », la part mortelle, le thumos, c’est la nuit où je dors dans ton ventre, allongé dans un bras d’honneur et dans l’ironie des rhétoriques sarcastiques.

Je suis de cette vie qui s’arrache au vide pour ensuite se conjuguer au bercement des étoiles et de l’univers. Je suis scellé à l’aventure d’une unité supérieure où chaque étage est le résultat de l’onde. Dans mes cloaques d’ivresse, ta mort parle à la mienne. Le temps sans issue s’élargit de lui-même, se gonfle et se dilue. Informe, brutal, sans lendemain.

  

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

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Commentaires
D
Quand on navigue sur internet, c'est de temps en temps relativement laborieux de trouver des blogs de qualité, pertinents, aussi ce dernier est une joie pour les yeux, vraiment!<br /> <br /> <br /> <br /> Mes respects,<br /> <br /> marion
LA COLLINE AUX CIGALES
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