Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
17 mars 2013

Le ciel est un ravin.

imagesCA2W0HT3

Il y a le mot « éternité » pour construire des lassos. Il y a le verbe « désaltérer » pour reconnaître la soif. Et puis, il y a l’acte pour inventer de nouveaux verbes. L’éclat du monde se reformule dans toutes les brumes.  

Nous serons seuls, mais remplis de l’autre. La lumière qui ne ternit pas contredit la nuit dans laquelle tu as voulu plonger. Toutes lampes éteintes, une musique transparente défonce l’onde. Le blanc aveuglant assagit toutes les foudres. Une seule étincelle suffit à enflammer le monde. La terre suit notre regard. Le ciel lave nos corps. La pierre se recueille au fond de nos ventres. Ta bouche laisse échapper un filet de sève brune et mes mains d’orties enlacées s’emparent de ton absence. Je t’écrirai le jour qui s’éveille dans ma tanière. Je te dirai l’aube qui s’écoule de mon château. Je viendrai sans peur, je plierai les ombres comme des draps de soie sur le rebord de la fenêtre.  

Je sais que tu seras debout, je sais que tu souriras et que l’immensité nous dira toute son absurdité. Pour te serrer plus fort contre moi, j’avalerai tes cendres et je réunifierai l’amour à la mort, la nuit à la mer, les glaçons aux rayons de soleil. La vie n’est plus nécessaire d’où nous sommes. Mon cœur bat dans une horloge sans aiguilles. Mes entrailles se mêlent aux étoiles. Le ciel est un ravin. Tes yeux sont la corde à laquelle j’accroche le vide. Le rien est sous la tutelle des émotions toniques. Il vibre sans grimace, il tonne comme un tambour, il siffle comme un berger appelle ses moutons.   

J’ai éliminé le feu pour que la brûlure soit froide. J’ai retenu mon souffle pour n’entendre que le tien. Rien d’entier en ce monde. Tes cils cognent la vue. La nudité des heures à t’attendre crève la panse du temps. Toute la buée des champs noie les arbres asséchés. Des racines jouent du violon dans l’air qui fredonne la musique que tu m’as laissée.  

L’espace ruisselle des rêves qui me conduisent. Mes dents serrent l’air qui se déchire. Je vais vers toi sans fin comme une lumière entrouvre le brouillard. La vie nous promet son premier jour comme son dernier. Mon cœur n’en a que faire. La mer est dans les yeux de l’étreinte finale, l’enlacement du néant tout autour de nos échos. Le vide est plein de notre mansuétude et nous combinerons ensemble tous les possibles qui réinventent le temps. Nous serons seuls mais remplis l’un de l’autre.

  

- Bruno Odile -Tous droits réservés ©

Publicité
Commentaires
J
Je suis toujours subjugué par ton écriture : "et mes mains d’orties enlacées s’emparent de ton absence",ou "Je viendrai sans peur, je plierai les ombres comme des draps de soie sur le rebord de la fenêtre. "..etc = magnifique.<br /> <br /> Je t’avais demandé l’autorisation de publier un tes commentaires (sur mon blog), mais tu n’as pas répondu<br /> <br /> jms
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 320
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité