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LA COLLINE AUX CIGALES
28 janvier 2013

Cette heure stoppée.

HS0379_1340624893_205x250J’aime pourtant ce rêve qui prend corps pour parjurer les ravins adhérant à la terre et son parfum épais, touffu, tassé, me comble. Nos cœurs comme des cordes où s’attachent nos peaux et nos regards sont des broutilles d’amalgames et des imitations frauduleuses. De ce délit naît un délice, naît un voyage voluptueux et une syntaxe nouvelle. Tu es d’ailleurs devenue le cylindre, la roue et le cercle où chaque carré se demande pourquoi tu as fui l’angle droit. Même l’ovale se souvient du rond qu’il a embrassé avant de s’élancer. Tu te répètes dans une géométrie règlementée d’aléatoires contingences. Toute l’inflammation s’éclate comme de l’eau claire. Tu es bondissante. Des angles et des courbes neuves se profilent dans mon esprit comme des cascades de lunes blanches dans un ciel de coton. Un berceau d’amour tend ses bras potelés à notre croisade. Une campagne non dépourvue d'audace attend nos âmes. Nous serons munis d’un filet à papillons et nous fouetterons l’air afin de recueillir dans notre chute la membrane légère qui flotte dans les tourbillons.

Le lien dans le temps essoufflé résiste à travers les âges comme le chant immuable de l’absence imbriquée dans sa fibre. Alors, nous existons. Alors, nous habitons l’heure dans son calme impérieux, dans sa vigueur spontanée, dans son émancipation lacunaire réduite à sa plus simple expression : celle d’Être.

Tout s’en va et tout reste dans une boucle sans fin. La vie, têtue, s’épuise à parler la langue des envergures morcelées, des engelures craquantes et des instants révolus. Toute notre pitié est restée là, agrippée et entortillonnée aux foulards qui serraient nos gorges. Tu sais, en partant aussi précipitamment, tu as dévergondé l’heure et délogé la joie de ses stances naturelles. Des nuits entières parsemées de gouffres latents, j’ai dû fouiller et chercher cette montre que tu as emportée avec toi. Cette heure stoppée, cette horloge qui ne sonne plus l’heure qui passe. Puis, harassé et dépité, j’ai pactisé avec le regret et j’ai défailli. Parce que ton vide est resté vivant, il enlise et embourbe tout cet alcool évaporé avant même que nous ayons pu complètement en extirper l’arôme de chair et la substance débordante à ses pores.

 

 

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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