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LA COLLINE AUX CIGALES
8 janvier 2013

Nous sommes des buvards.

MAILLART31

Sur quoi se greffe tout ce qu’il serait bon de fuir ? Je m’échappe et je reste dans la proximité. La déception est une cure amaigrissante de tout avenir. Ton absence est une pendule qui sonne la relaxe d’une solitude pliée en deux, en trois, en mille secrets. Elle résonne du silence au repos. Mais le passé incise la pierre que nous avons désertée. Je la tiens, pourtant, comme chaude dans le creux de ma main. Tu vois, nos défaites, aussi, nous sont impuissantes. Un suçon de vie trempe nos mémoires dans la soupe de l’infini.

Il ne peut y avoir de progrès ailleurs que dans la marche où nous avançons. Nous résonnons dans la projection qui nous maintient hors de l’obscurité. Nous incubons dans l’air qui nous suit comme une ombre.

Nous sommes des buvards de soie et nous buvons à la blancheur qui nous permet de rester éveillés à la pleine lumière.

Je me parcours à longueur de temps comme des essuie-glaces sur la transparence du temps. Expérience convaincante ou pas, ce n’est qu’à l’extravagance que je dois de ne plus traîner et languir. Omniprésence de ce que je suis à ce que tu es. Le témoignage d’une chair encarcanée d’amour passionnel est au-delà de toute pudeur. Rubans de soi posés sur l’heure décrépite, les débris encartonnés finissent leur course désinvolte à la lumière du cœur.

Une livre d’amour-propre ne pèse pas lourd dans cette perlée de suée. L’éphémère de l’heure tournante ne laisse aucune trace sur la pendule. Les battements de mon cœur sont restés clairs sous la poitrine.

Tout au long de notre épopée, je n’ai cessé de revenir vers la connaissance rudimentaire, à l’arche d’amour empêtré dans les cordes de tes doigts et où la bobine de fil se déroule dans l’inconsistance de l’air. À présent, il me semble évident que chaque pensée qui me traverse étouffe la précédente ; un peu comme une théorie empirique ruine un concept moins fondé. Mais, la spéculation de mon esprit ne souffre pas l’amertume. Elle corrobore notre conscience à être. Matière ou pas, nous agissons de ce que nous sommes. Et, il va de soi que tu n’es pas morte en moi. Bien au contraire. 

De là où tu te trouves, tu le sais mieux que quiconque, l’expérience du je est titanesque. Encerclé de l’intérieur, le nous habite l’anecdote comme un bavardage aux multiples échos. 

Peu importe où tu t’es arrêtée et dans quel lieu je me suis retrouvé. Doucement, je m’habitue à recommencer. Petit à petit, je me renouvelle de la sève qui me parcourt. Recommencer, c’est apporter un souffle neuf à ce qui ne l’est pas. C’est d’abord réitérer par le senti le fruit de ma connaissance. C’est ensuite reproduire l’expérience du sol que je touche et de la mer que je regarde. Il y a un accord tacite entre la clarté de mes yeux et la réalité que je perçois. Refaire, c’est récidiver en présumant que le calme a raison de la turbulence. Du moins, c’est l’espérer.

 

 

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