Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
24 novembre 2012

La chambre est nue et le lit n’est pas défait.

Nu_au_bord_de_l_eauJe frémis et je tremble dans cette charade logarithmique où s’incruste le sommeil des consciences, où s’engorge l’amour pour pressurer son chemin de perles dorées. La floraison des rameaux de voix et de paroles donne à l’écume défaillante le goût de l’air moite et je te suis pas à pas dans ces filets d’images que j’incruste à ta chair. Ce qui était vacant ne l’est plus. Le vide suggère tes reliques, éventre ton omniprésence et triomphe de la distance infinie. Le soleil donne un sens neuf au jour et la lune ricoche sur la nuit profonde. Quoiqu’il puisse arriver, ton étincelle dégouline toujours entre les fines lames des persiennes de la mort.

Notre mur longe le sucre dissout. Des morceaux de silence ont boudiné comme de la peau restée trop longuement immergée. Nous ne sommes pas capables d’atteindre par nous-mêmes le trait blanchi sur lequel repose nos sentiments. Il faut que mon cœur soulève le brouillard de peine et qu’il se délivre du poids de la misère dure, de l’épaisseur coriace qui enrobe ma tristesse.

Et puis, le temps qui déferle. Et puis, l’os de l’heure imprévisible.

A l’intérieur de la bouteille jetée à la mer, les vagues qui nous emportent refluent. Nos visages sont entaillés dans le ciel, nos bras scarifiés, notre bouche à la surface des choses vivantes. La bave de l’air sur nos paupières qui s’écharpent comme les plumes de l’oreiller sur le lit de nos enfances. Nos êtres sont fondus au tronc de l’olivier comme à cette fâcheuse fumée dans laquelle on disparaît. Trop de vide se prolonge dans la main triturant l’écorce. La vitesse des heures force le trou sans reflet où travaille la sève. La terre brille dans nos corps et nos veines mangent à la terre liquéfiée. Boisseaux fagotés de nos vomissements et de nos brisures. La chambre est nue et le lit n’est pas défait. La nuit qui nous recouvre, crache du feu sur l’horloge bancale.

 

 

Publicité
Commentaires
J
"on étincelle dégouline toujours entre les fines lames des persiennes de la mort."<br /> <br /> <br /> <br /> Je suis toujours impressionné par ton volume poétique inépuisable et toujours magnifique.<br /> <br /> Amitiés<br /> <br /> jms
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 326
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité