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LA COLLINE AUX CIGALES
29 octobre 2012

Détente métaphysique à propos du Bonheur.

Le bonheur provient par l’accomplissement du désir, mais je ne suis pas sûr, d’une part, qu’un même désir ne se représente pas plusieurs fois et, d’autre part, qu’un désir ne soit pas tout à la fois souhaité par le corps et l’esprit en même temps. Je refuse d’être à la merci d’une accumulation de souhaits non étanchés. Cependant, l’ardeur est parfois souveraine et mon esprit capitule. Le libre choix se soumet à l’exaltation de mes sens. Je ne suis donc plus l’être pensant, mais un simple assouvissement contrarié ou pas.

La sagesse n’existe pas. Tout au plus, nous convenons de faire l’impasse sur un désir particulier en nous convainquant que c’est mieux pour nous et pour notre devenir. Souvent cette attitude fabrique des nœuds à l’intérieur de nous-mêmes. Leurs poids dépendent de notre appréciation vis-à-vis du manque ou de la carence qu’ils peuvent signifier.

J’ai faim et le régime que je m’impose n’a de sens que pour la raison qui l’a souhaité. Je mange comme un goinfre et mon corps pâtit d’une surabondance. L’équilibre n’est pas une simple convenance, il devient impératif pour tous ceux qui ne veulent pas marcher sur la tête. Faut-il altérer sa soif, sa faim, son désir ? Se soumettre à des règles élémentaires d’hygiène est souvent une contrefaçon à nos instincts. La gloire de l’Homme repose alors sur l’emprise qu’il a sur lui-même, sur l’ordre qu’il réussi à conserver, sur son autonomie lui conférant une suprématie sur ses actes. Mais que devient la notion de bonheur dans tout cela ? Faut-il céder aux diverses tentations qui nous appellent, ou ne s’autoriser que celles qui nous semblent être équitable pour notre être ?

Faut-il également se satisfaire de petites joies alors que notre appétit est gargantuesque ?

Sans un retour à soi plongeant tout au fond de nos cicatrices existentielles, il est improbable que nous puissions nous développer avec la pleine rassurance d’un corps bien fait avec une tête bien pleine. Par l’absurde, je dois admettre que l’opposition qui m’éprouve se situe entre ce que je veux et ce que je n’obtiens pas. A condition que ce que ce que je n’arrive pas à délier ne soit pas une épreuve fondamentale. Que dois-je faire du libre espace demeurant entre ma conscience et mon imaginaire ? Dois-je m’affairer à rêver l’existence que j’aurais pu avoir ? Rien n’est moins sûr. Alors Heureux ?  

Le bonheur de vivre provient par le désir.

Sans désir, nul bonheur possible !

Evidemment, la capacité à désirer varie, et demeure notre.

Le désir c’est ce souhait enfoui dans nos entrailles qui fait surface pour nous mettre en mouvement face à nos évidences.

Souvent, on entend dire, autour de nous, que telle ou telle action sur soi même est difficile, si difficilement difficile à réaliser qu’on a renoncé.

La définition habituelle considère le désir comme une tendance consciente vers un objet et/ou une personne jugé ou imaginé bon, c'est-à-dire source possible de satisfaction ou de plaisir.

Le désir est comme un moteur, une puissance de vie, il est l’essence même de l’être humain.

Satisfaire ses désirs, c’est avoir une chance de tendre vers une forme de bonheur ou de bien être. SPINOZA nommait cela le « conatus » : désir de persévérer dans son être. Il nous indique par là, qu’agir selon ses désirs serait un moyen de rechercher ce qui est bon pour nous et ainsi d’augmenter notre puissance par l’acte.

Seul un être humain désire, l’animal lui se cantonne volontiers à ses besoins. Oui à première vue, le désir ne semble pas vital, qu’il soit corporel ou intellectuel. Et cependant l’accomplissement de soi passe par sa réalisation, comme quoi !

Le désir témoigne de notre liberté à acter.

Le besoin disparaît quand il est satisfait, le désir, lui, ne s’abolit pas dans la satisfaction et il renaît de ses cendres sous d’autres formes.

« Ce que recherche le désir n’est jamais un objet, mais toujours et uniquement l’intensité dont sa quête est seulement l’occasion » GRIMALDI

On le comprend donc bien, le désir n’est pas le besoin !

Les désirs sont individuels. Chaque désir n’appartient qu’à celui qui le ressent. A noter, également, que le désir ne se situe pas dans la panoplie des fantasmes. Sa réalité peut se réaliser dans la pleine conscience du réel.

Voir sa capacité de désir s’altérer sans que cela réveille en nous notre moteur à vivre pour autant, c’est accepter d’être prisonnier, de s’enfermer, de se clôturer, que cela soit pour des raisons morales ou pour des invectives sociales.

Avoir la capacité de profiter de la vie, c’est au contraire, s’offrir les moyens d’une émancipation qui profite à l’individu qui s’autorise.

Le désir s’entretient.

Les obstacles à nos désirs doivent nous apporter la force nécessaire à désenclencher nos servitudes et à bousculer nos préjugés des choses établit.

Il faut être en mesure de réveiller tous nos désirs si l’on souhaite se mesurer au bonheur !

Car la joie du dedans est le remède inaltérable des luttes, des combats et des souffrances.

Il ne s’agit plus de se laisser bercer par nos ferveurs et nos certitudes coutumières, mais bien de s’émanciper de toutes rectitudes pour s’accorder la souplesse du roseau.

N’a-t-on point dit : que celui qui n’a jamais osé, lance la première pierre ?

La sérénité, l’ataraxie, passent par le respect des autres…. Comment respecter les autres, si nous ne sommes pas capables de nous respecter nous même ? 

« L’important n’est plus de courir pour faire quelque chose, mais de s’arrêter pour rêver, regarder le ciel, discuter avec un passant. C’est respirer l’odeur du café qui s’insinue dans celle du désinfectant, sentir son corps, échanger avec les yeux… Retrouver ce temps d’enfance, c’est comme lire un poème ». Danielle THIEBAUD

 

 

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Commentaires
L
Ce que j'en sais, c'est qu'il est des cœurs trop lourds à porter.
H
et quand le désir que je porte n'est pas le mien, mais celui d'un autre, d'une entité clandestine, sans nom et sans figure? une seule parade: l'écouter et l'écrire. transformer le dragon en chien de cirque<br /> <br /> hserpa.canalblog.com
L
Merci de ton passage, Dana. <br /> <br /> Que ta journée soit agréable.
S
"Il faut être en mesure de réveiller tous nos désirs si l’on souhaite se mesurer au bonheur". C'est la phrase qui illuminera ma journée, merci B.
L
Oui, Ile, ton œil d’excellence a perçu juste. Dans une légère ambivalence, j’élève en effet le prédicat du désir vers des stances disons plus absolues. J’invite à réfléchir sur la dimension du désir qui est en chacun de nous parce que je crois qu’il y a là, la plus divine corrélation avec la joie. Non, cette simple joie de l’aube naissance, mais ce feu de lumière qui se terre en nous-mêmes jusqu’à sa découverte voulue ou inconsciente. Cela me parait être la porte à ouvrir et à maintenir entrouverte, pour peu que l’on aspire à s’éclabousser de la vie intérieure qui ne demande qu’à jaillir.<br /> <br /> Merci, Ile de tes passages et de tes commentaires, ils me font toujours du bien.
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