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LA COLLINE AUX CIGALES
20 août 2012

Tu t’en vas.

6358b352Nous avons connu la descente aux enfers où l’omnibus ouvre ses portes à chaque arrêt. Dis-moi quelque chose, ne laisse plus crisser ta voix sur l’horloge métallique sans que le doux murmure de la grande aiguille ne bouge. Après la vie, c’est la passerelle des ondes. Que veux-tu, il n’y a plus de lumière et les rails poursuivent l’infini jusqu’aux seuils de nos peaux. Dis-moi, encore un peu, la java des mots sortant de l’accordéon des ombres. Viens, retournons sur la colline cueillir les flammes de nos rêves anciens. Ramassons ce bouquet de clarté laissé sous les pierres. Oublions la nuit dans son coulis de braises, sortons de cette chambre obscure et laissons rouler le sarcophage des saisons au-dessous des arbres qui n’en finissent pas de se dépouiller.

Le regard de la tristesse finira d’exister dans nos cœurs. Marchons sur l’herbe sèche, et puisse le poids du vide remonter jusqu’à nos narines.    

Dis-moi quelque chose. Toute l’ombre parle de toi. J’ai le son de ta voix à portée d’oreilles et je n’entends plus que le bruit d’un cimetière au fond d’un coquillage. Reprenons le voyage où tout passe si vite. Un immense désert s’est endormi sous nos paupières. Je ne vois qu’une ligne droite pour abris à la peine. Des serpents et des démons valsent au rythme du silence. Une impasse paisible se dérobe dans les nuages, la peau de mon cœur déambule sur les trottoirs et elle s’épluche comme un oignon.  

Tu t’en vas et tu laisses mon ennui se faire dévorer par la fosse du chagrin. Pourtant, mes yeux conservent la trace du printemps. Armés contre le temps, ils couturent l’éternité dans les mailles tendres de mon désespoir, et je dors dans cet amas de fruits rouges où poussent des ronces par milliers.

Dis-moi quelque chose. Car il faut beau de t’entendre et il nous reste si peu à présent. Les reflets du gaz dans la boue se sont éteints. Je ne trouve rien d’aussi contraire à la joie que mes larmes lorsqu’elles jouent du tambour. Alors ne dis plus rien, mon cœur joue du piano et c’est avec tes doigts que je frappe les touches.

 

 

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Commentaires
S
J'étais très,en retard dans mes lectures ..mais le thym et la lavande diffusent toujours le parfum de tes beaux textes..
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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