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LA COLLINE AUX CIGALES
13 mars 2012

Comme un feu de forêt.

Bain_matinal_1887_90_Edgar_DegasToute l’existence repose sur la rencontre. Elle ne peut tolérer la défection d’un lien intime et amoureux. Toute perte est une chute. C’est une avalanche de tristesse qui déboule de la montagne où le loup s’est caché. Plus aucun bruit de branches, la nuit disparaît sous les couvertures du rêve insolent où remuent des images défectueuses. Pour le cauchemar il n’existe aucune distinction entre le jour et la nuit. Pour le rêve, non plus. Lumière aigre de la première lampe au fond du couloir. Tu restes éveillée de ta seule présence dans mon esprit. Nos collines brûlent sans bruit.

Tous ces mots enchevêtrés à nos cils. Il faut sortir de nos paupières closes, aller dehors. Le thym au pas de course traverse notre jardin. Le parfum n’arrive pas à se poser, l’air non plus. C’est un chassé-croisé entre nos cœurs percés d’aiguilles. On ne parle pas davantage que la source. Le feu est un bouquet du premier jour. Un sentier de mouchoirs borde le Mistral qui nous pousse dans le dos. Salves d’air en remous, tourbillons remontant nos narines.  

Il fallait creuser dans l’ombre longeant le mur. J’ai ramassé des pierres et des glycines. Un peu de lierre dans la buée des choses sans nom. L’endroit où je touche à ma parole, le lieu d’unisson. Là où des moineaux s’envolent des platanes. Dans le canal criblé de nuages blancs

Nos voix sont fermées à clef de l’intérieur et les mots d’amour incendiés se retrouvent dans le désastre des gestes incompréhensibles.

Toi qui n’es pas là, si la mémoire flambe aujourd’hui comme un feu de forêt, c’est que mon cœur s’acharne à brûler l’aube qui t’a suivie. Caravane d’émotions transbahutée dans le jour replié sous la terre. Tes yeux au-dessus de tout soupçon, à la lisère des souffles. Crémaillère accrochée au silence, je bute encore sur le linge où tu te caches.

Il appartient aux étoiles de travailler à la construction de l’infini. Nous parlerons à la terre, aux herbes et aux fruits. Un mot suffira à dilater nos clapotis d’enfant. Nous ressusciterons comme les vieux troncs d’oliviers fendus par le froid sibérien. De jeunes pousses sont déjà incrustées à la paume de nos mains. Dorénavant pour saisir les heures enfuies, nous tremblerons comme l’air qui connaît la détonation.

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Commentaires
I
c'est magnifique.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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