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LA COLLINE AUX CIGALES
19 novembre 2011

Baraquement.

imagesCAMV0W44Etre seul, c’est infuser les autres en soi, c’est leur offrir une résidence secrète dans le labyrinthe de la pensée. C’est te convoquer à l’intérieur de moi à la table des convives qui remplissent les chaises vides.  C’est accorder au vide la gratuité de nos espérances déchues afin de réhabiliter la présence disparue pour lui rendre hommage.

Mon amour est un destin perdu contenu dans la forme de ton absence. Je pense à toi et tu t’éloignes un peu plus. La courbe de tes reins rappelle l’horizon sphérique de tes yeux où je voyais des syllabes d’amour dégringolées comme des chutes d’eau sur le bord d’une montagne. Une mousse de rosée recouvre le monde et le ciel s’est chargé d’un immense nuage où le blanc se dissout comme un parfum de paille brûlée. Mon sang s’abreuve aux rizières des souvenirs, et je sanglote comme cet enfant égaré. J’ai l’innocence délavée qui pleure la misère que j’essuie dans tes yeux. Au cœur d’une clairière, des brises de lumière auscultent un défilé de mémoire et dans la mort captive je contemple la pureté nue comme l’amour.

Ricochets d’images, bouchées doubles, une cire coule et se déverse sur la peau des mots. Témoin de l’absence, l’eau qui court parodie la valse transparente des buées animées. Besogneuses vapeurs délavant nos formes et nos figures comme des éboulis de pierre arrachés au rêve.

Le silence se visite à pieds, en rampant dans la hauteur des souffles. Une pie espiègle s’approche comme un automne chauve. Coups de bec sur la surface plane. Battements d’ailes sur la rive sableuse où un filet de lumière joue du tambour. Roulement des fougères fossilisées, étreintes des parfums de l’aube. La nuit a sonné la conquête des espaces sans fin. Le noir éméché dans le roulis des ombres clapote comme un bouillon fougueux et intime. L’ébullition de l’air coiffe l’audace des masques. Chaque visage est une racine flottante. Ta bouche est mon radeau. Le rocher que l’on voit au loin, c’est notre point de ralliement, notre futur enterré dans une météorite.



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Commentaires
N
Ce texte me parle au coeur.<br /> Je ne vieillis pas, j'infuse la vie.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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