Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
LA COLLINE AUX CIGALES
19 août 2011

Plus loin, une planète.

jeanloup_sieff_torses_nus_tierney_1986Une miette d’orge génétiquement transformée n’a de cesse de modifier l’organise de ma terre. J’aime sans savoir, et je sais sans aimer. L’addiction projette et me projette. Il n’est plus possible de vivre sans projection.

 

Demain a cinq jambes et Fukushima produit des squelettes transparents qui s’incrémentent au temps. Des lunettes de soleil se fendillent sur les yeux du progrès. L’heure s’allaite dans la moiteur des degrés accentués. Nos bouches se rejoignent et des serpents s’enlacent sur nos lèvres.

 

Je me souviens d’hier. Le ciel tombait dans mon assiette et je buvais le regret de l’eau.

 

De même, ce que j’ai acquis dans la torpeur des événements, la vie à sept têtes comme un dragon à la langue fourchue logé dans mon crâne. L’amour ne dit rien au fracas. Je tombe raide mort sous l’assaut des folies meurtrières. Doux comme un agneau, le pardon exécute ses prières invincibles. Pourtant, tout s’écroule sous mes pieds. Le feu consume le feu. L’invincible a rompu le pain, la mie est irradiée. Ce qui se brise ne connaîtra pas la couture. La béance en charpie, le monde en bandoulière, la vie court à la mort pour lui raconter ce qu’elle aimait. Le noir écoute la lumière. Il aime son murmure.

 

Des ombres funambules dansent dans les volutes de mes sentiments. L’écorchure est devenue une plaie immobile et puante. Le déluge télécopie à l’urgence. Bip bip… Tous les radeaux de l’univers ont coulés. Bip bip… Il pleut du sang sans couleur. Le vermillon n’existe plus. La laitance du souffle est éreintée. La lassitude coiffe les poings serrés. L’amour porte une étoile à gauche sur la poitrine. La menace est bien là. La crémation perfide est sur la langue des sciences inapprivoisées. Le charnier, lui, est sans langue de bois. Le bois cette matière qui enfante l’air.

 

Des cristaux de soleil embrochent la démesure. Le moratoire de l’humanité est un mouroir.  

 

Depuis hier, tes yeux ont pris du caractère. La rage occupe les décombres. Le lit des heures défaites s’est replié sur le mur du son. La beauté viendra de la fuite, dans le retour de flamme. Mes frissons dans une seringue attendent l’infiltration. La lumière fraîchit et tombe dans la nasse de l’horloge.

 

Quelle heure est-il, monsieur persil ?

Quatre heures moins le quart, monsieur cafard.

 

Nos vies coulent dans l’absence. Le goût de nos peaux rince la marmite de fonte. Le vide convertit la surenchère des volontés. Sous la motte de noir, un lapin a fait son terrier. Demain, dans la campagne, une bise soufflera le cri halé de ton regard. La bourrasque se mange de l’intérieur.

Demain, lorsque la montagne sera assoiffée, nous descendrons dans la vallée cueillir des pissenlits en forme d’arrosoir. L’heure éclate et se brise comme du verre. Parterre, le regard abîmé du jour flétri comme une fleur fanée. Nos cœurs sont des gîtes pour la famine. Nos cœurs sont des faillites pour l’esprit. Quelques bonbons tombent de nos mains. Un enfant regarde la lune.

Publicité
Commentaires
L
En êtes vous sûr monsieur chaussure? <br /> Ce que j’aime dans le regard d’un enfant, c’est qu’il a toujours tendance à voir la vérité en face, son esprit n’est pas encore perturbé par les enseignements de la raison, c’est peut être pour ça que je refuse de vieillir (:
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Derniers commentaires
Archives
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 207 322
LA COLLINE AUX CIGALES
Publicité