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LA COLLINE AUX CIGALES
27 août 2010

Sous la paupière, le rêve décoiffant…

Lehmann___Femme_9250f_78886

La parole ne dit rien de la langue du cœur, où si peu. Elle s’invente sans relâche pour semer des graines d’espérance dans le corps des raisons. Là où germine l’inconscience des laves qui figent et nos fruits et nos cueillettes. Nous ne sommes pas fait l’un pour l’autre, nous sommes l’un dans l’autre à la découverte d’un espace non franchi où se retrouvent nos balbutiements à essayer de se guérir d’une plaie à jamais béante. L’amour et le mot coexistent dans une tourmente où se rassemblent nos langueurs et nos faiblesses. Elles gravitent ensuite dans une forme d’insignifiance propre à nous déshériter, dans une figure géométrique dont on a perdu la formule et dont le temps accompli sa déformation.

Nous voilà délogés de nos fondations sonores où se dépècent nos sources dans le miroir d’une langue.

La nuit et le jour se parachèvent mutuellement pour laisser supposer au rythme du temps que c’est lui qui donne le tempo. Or, nos tressaillements jazzent comme des lilliputiens qu’aucune loupe ne saurait mettre à nu. Notre danse est le flottement de la perspective de l’indéfectible renoncement. Car, il nous faut abdiquer si nous désirons offrir le miel de nos haleines. Il nous faut capituler à la grandeur qui nous élève hors de nous comme un végétal à la poursuite du soleil. Des cils poussent sur le regard du monde et nos yeux épousent l’invisible.

Depuis l’aube première, vie et mort s’empruntent et s’accompagnent dans une danse effrénée où c’est le songe qui officie la farandole. Et la mort valse, tourne, se rythme, guinche, s’empêtre dans les mesures. Et la vie tanguote, tourne, tourne sans cesse comme un siphon avalant tout sur son passage, et les pas se suivent, se lient, s’enlacent et se brisent comme des ombres sur un mur d’horizon. Les pieds sur le sol circulent inlassablement, imperturbablement comme des silex frottés durant des siècles. Leurs danses infinies déclenchent un incendie infernal. Et dans le feu, l’amour déchire la lune, enflamme le ciel. Le bal des fêlures se poursuit Ad vitam æternam comme une chorégraphie de l’imprévisible où tout se dérobe. La mort brûle les amants, brûle les lieux, calcine les épouvantails, quadrille nos javas invraisemblables. Et, la vie pleure pour éteindre les flammes qui s’échappent. Elle arrose inlassablement la fournaise. Elle s’exténue à réduire la cadence du feu. Elle s’épuise à briser la chaude lumière qui l’a fait fondre. Puis, elle en termine, elle renonce, accablée et usée. Alors, le jour lape la nuit dans une dernière brassée de lueurs et cette dernière s’endort dans l’aurore naissante comme un éclat repu.

Mais, nul cœur ne peut se briser lorsqu’il a cessé de battre. Mais, nul cœur ne s’avoue vaincu par l’extinction des sens et des torréfactions indicibles. Toutes les nuits se traversent dans la frénésie des souffles éteints et des bruits qui crapotent comme des halos d’étincelles intermittents. Dans l’urgence des braises, nos ambulances sont devenues des émotions filant comme des étoiles nomades signant dans le ciel de nos mémoires des jalons de bombarde, des explosions de repères, des bornes d’incandescences comme des phares nourris de hautes vagues incertaines. La vie n’a de cesse d’offrir des fleurs à la mort comme autant de bouquets de séduction, et la mort la remercie, lui offrant en retour l’imaginaire qui révèle. L’amour est un voyage. Un aller simple. Sans assurance. Une porte ouverte à l’aventure pour nos déserts de vie.

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Commentaires
M
Je souhaîte sincérement ces mots qui parlent si bien et qui m'aident à vivre posément ces absences . <br /> Merci ...
S
Parfois, dans le désert de nos vies, surgit une oasis qui se dresse entre le jour et la nuit. Sur un mince fil de lumière, je veux bien être funambule pour quérir un éclat d'étoile.
B
Une jolie mélodie que ces mots là. Bienvenue à toi, Mélodie. Et, merci de ta gentillesse.
M
Oui je rejoins Jade et vous trouve très talentueux, Bruno !<br /> Je reviendrai bien vite.<br /> MELODIE
B
Jade, merci de ton passage et tes mots.<br /> Oui, je te rejoins … Franck est une plume… une sensibilité rare… un personnage de haute futée.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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