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LA COLLINE AUX CIGALES
24 août 2009

→ 121 – Vagabond cerné et aveugle.

lucien_freud_paintings

Entre la chair de la nuit et l’aube, entre la pagaille des noirs qui s’entrechoquent et la lueur toujours renouvelée d’un matin qui fixe l’horizon comme une aventure nouvelle à recommencer et à continuer, il y a la peau de l’heure où se transfuse l’énigme profonde comme un régime mystérieux.

Volonté de néant, noire. Perte d’innocence, noire aussi. Hiéroglyphes résiduels comme autant de signes où se culbutent les instants inhabitables. Toute une panoplie de noirs profonds, féroces et enthousiastes : des noirs aussi épais que des crèmes de cendres chocolatées qui se déversent sur des arbres de forêt et des paysages entiers comme le ferait une lave noirâtre ne laissant derrière elle, rien d’autre qu’un vide de formes figées et fumantes.

Arbitraires paysages défrayant la réalité du chaud et des fusions sur des mains moites où les brûlures n’ont de sens que pour le toucher, où la fumée pique les yeux jusqu’à l’intérieur de l’image reçue et où la vie fougueuse l’emporte sur la dérision d’être de la nature enveloppée et inébranlable.

Le temps donné au temps, ou plutôt le temps qui s’accapare le temps, se roule dans les heures comme un enfant dans la neige. Le temps imbriqué aux germes fertiles inséminant sans relâche le rythme qui s’imprègne au cœur des durées. Une vie légère et fluette telle une ombre difforme qui glisse sur la cadence régulière. Une envolée, une brassée de matière survole la fixité, le rigide de ce qui se voit malmenant l’invisible et qui se rebiffe toujours après, plus tard.

Passant, je passe muni d’une existence comme celle de l’univers, esclave de la rencontre des étoiles et des trous noirs. Jours confondus au sommeil des taches, je dors dans l’émotion fragile de l’indéfini des sources qui m’habillent comme un fantôme sous le drap du mystère. Dans ce monde où savoir serait vivre d’une pensée, mes sens sont inopérants de lucidité, je n’ai que la mie de mon cœur à picorer. Fidèle à un serment que mon sang a oublié, je m’imprime à l’horloge mais mon cadran joue au soleil comme un enfant sourit à son hochet. Forme morte que mes yeux envahissent pour en faire l’instrument du rêve.

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Commentaires
B
complexus : Peut-être as-tu raison. Il n’empêche que l’amarrage possible est ma source de rassurance.
C
Il me semble que tu t'es déjà passablement éloigné(e?) des rives !!! ;-) Je pense qu'il y a autant de risques de s'y perdre que de s'y repêcher!!!
B
complexus, je me demande jusqu’où les images peuvent nous transporter et si c’est très loin, si j’y trouverais un quelconque amarrage.
C
Sidéral et terrien, avec le pont qui relie, j'aime ces images.
B
virtuelle : Il est des retraites utiles. Bon retour à toi. Merci de tes mots.
LA COLLINE AUX CIGALES
  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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