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LA COLLINE AUX CIGALES
9 juillet 2009

→ 77 – La mouture vide.

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Je n’ai pas vocation à m’habiter, inexorablement d’ailleurs, je me quitte régulièrement et chaque fois davantage. Je ne sais pas ce qui demeurera, ce qui restera.

Quel territoire assez petit pour me contenir tout entier ? Les frontières sont mobiles comme les ombres et me suivent où que j’aille. Et pourtant, l’infini n’en finit pas de s’agrandir. Chute, culbute ? Le vide est si grand.

Dans l’infime toujours l’immensité de ton regard.

Dans le noir, toujours ton silence qui me remplit.

Murmure toujours, comme un leitmotiv, la parole qui naît d’autres sphères. Dire est dire plus que soi-même.

Fragments inconnus rangés en bataille, l’ouverture est elle-même une plaie. Chaque vérité s’éteint d’une plus grande, plus spongieuse, plus exécrable. Chaque évidence est un caillou d’une autre. Chaque caillou appartient à un château oublié dans lequel vagabonde sans raison apparente, la fuite du temps.

Hier encore, une tour était l’enceinte protectrice que le jour pénètre seulement par ses douves. Faisceaux rectilignes écœurant l’ombre restée sans caresse.

Infirmes mains qui tâtonnent, aveugles regards qui façonnent, la mer mange le bleu goulument. Une goutte d’ivresse dévale comme une tempête de foin et de coquelicots. Inondé, l’horizon glougloute et je chavire.

Je suis des hommes et mes lèvres appellent, je suis du monde et dans la brisure des cordes qui m’y retiennent. Je mords le soleil comme pour mieux déchirer ce plafond qui m’écrase aux parallèles de mes platitudes. Je renonce à la brûlure. Il fait trop chaud pour s’enrhumer du doute narquois où dérivent les glaces qui isolent. Je veux souffrir avec, je veux périr dedans, je veux : vous et toi dans un enlacement occulte.

De l’absence j’ai appris toutes les présences, et j’en oublie l’indécence ou l’arrogance qu’il y a à se sentir ce qu’on est, à l’écart des ondes où ma peau s’écaille.

Mon ancre est au ciel, mes voiles aux cliquetis de tes paupières, mon exil tient dans une seule main et je te l’écris pour en effacer l’angoisse. Et je te l’offre pour croire un instant que je ne suis pas vraiment seul de toi.

   

Et si l’évidence manquait le train ?

Rassure-toi mon cœur, je ne déraillerai pas de toi. Ce n’est pas moi qui traîne à l’histoire, c’est l’histoire qui m’embrasse. Cet autre pays de moi qui est ailleurs trébuche de te croire inaccessible, mais c’est croire qui rend sourd et insaisissable.

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Commentaires
L
Toujours avec la même douceur,<br /> merci de ton partage B.
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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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