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LA COLLINE AUX CIGALES
30 mai 2009

→ 40 - L’imprévisible, résolument.

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Je suis le vent ou bien je suis la friction de l’air. Je suis le désarroi et la joie immédiate. Les mélopées ne manquent pas pour flatter l’heure bruyante. Chasser l’exil revient à évanouir la trace de mes vagabondages orientés à la désorientation prolongée des abîmes. Je ne saurai dire combien il faut de sacrilèges pour que l’on se confonde aux empreintes qui nous accompagnent.

Dans l’exclusion, la réappropriation se fait avec l’avidité des parias qui s’inoculent à la dérision des repères et le tangible est un effort qui tranche pour atteindre ou pour détruire. Le cri de vie demeure immobile, prisonnier dans la gorge du silence. Alentours les bruits sont les cloaques des rétentions intraduisibles. On n’apprend vraiment jamais à rire du mal que l’on se fait. C’est sans vigilance que ma chair se fend aux ras-de-marées que les heures enregistrent sous les paupières usées de la prudence.

Suivre le rêve, rêver le rêve, s’engager dans la voix imaginaire où s’installe une vérité qui dépasse le réel et fracasse les données irrémédiables où s’alignent une à une les retenues.

Dépasser sa limite, inonder les frontières, délier l’espace à son immensité.

Faire soi l’immense pour se réduire dedans, pour que dehors soit le multiple sans identité.

Mon cœur et ma vie tiennent tout entier sur le fil fébrile de l’écho qui me retourne la65428 forme ontologique et souvent désespérée de ce que je m’imagine être. Les yeux voient tout autour sans voir soi et ce n’est qu’a priori que je me dévisage. Imprévisible.

Ce qui amplifie ne laisse cependant pas forcément plus léger. Le bonheur n’est jamais définitif, la joie est éphémère, le rire un balbutiement qui chatouille l’instant. Alors que la douleur, elle, chagrin aux milles visages, nous laisse désarmés à nos sans espoir, à nos minuscules simulacres.

Mon corps est une attente, un préau où se réunissent tous les désirs pour choisir celui qui émergera de sa prépondérance.

   

Depuis l’heure première, je remonte le temps de sa couture de soif où chaque éclair est une dent saillante sur laquelle se blesse très souvent la conjoncture dans son immanence séculaire. J’avance d’effondrements à effondrements. Je me dilate au gré du temps qui me traverse. Je me rétracte prisonnier de mes servitudes. Et je te cri l’amour comme les mouettes chantent leur désespérance au dessus des mers qui absorbent les plaintes pour les jeter au ciel lorsque leurs eaux le rejoignent.

Etourdi d’illusions, je bâtis ma mémoire à l’expérience de ce qui semble m’unifier d’une seule identité, rassemblant les débris de matière organique et les fragments des songes, peut-être même restés non vécus.

Il n’y a pas d’autres origines véritables de nos choix que celles de nos actes libres et spontanées. Le présent est tout ce que nous avons pour faire vivre tout le reste.

L’heure n’est bleue que sous le régime de tes soupirs. Je m’envole et me déleste au moindre plissement de tes yeux. Tu es ce mirage où s’enlacent mes vibrations et mes faux semblants à l’étreinte où s’émeut virginale la danse des fusions. Et si tu n’existais pas, je serai condamné à t’inventer dans chacun de mes soupirs. Et si tu n’existais pas, il me faudrait t’écrire pour te créer de ce que je ne saurai être seul.

Parce que le geste de la voix est le fusain des mots

Forcément on ne peut se disputer l’amour de nos langues

Il n’appartient à personne, il n’est qu’un frôlement

Une caresse, un mélange trublion

Une braise encore chaude qui offre aux souffles les mots brûlants

Parce que la parole est une danse qui murmure les tremblements

Parce que la mémoire la plus ancienne habite l’émotion

Parce que l’instant provoque les histoires d’autres mondes

Tu es là, et je te compte avec les doigts de mes misères

Et mes désordres ne sont que les troubles à m’accepter.

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