C041 - En aparté.

La parole du mendiant marche dans les songes comme les hirondelles traversent les nuages en voyage vers de chaudes contrées. Le dépit s’ouvre comme une manne d’osier gardant aux racines les secrets de l’enfant.

Ecrire, c'est comme dire. Et pourtant la solitude est une faucille qui fauche l’ardeur dans son élan. Et pourtant le mot qui ne sonne pas est grelot sans musique. La parole n’a pas d’âge, elle est atemporelle comme les déchirures que l’humain drape de ses plus beaux habits afin de cacher au mieux les souffrances qui bafouent la peau de la nature immolée à ses brûlures vives que rejette l’éternité.

Ecrire, c’est comme dire sans dire en racontant ce qui ne sait être raconté : la plume c’est la vie, le Palimpseste c’est le corps. Ecrire les mots en bouillies, en charpies, en sauvegarde de la réalité filtrée par la langue épaisse des brouillards qui enfument nos justes expressions nous offre comme un cadeau, comme un don pour blanchir nos isolements. Ecrire c’est la forme implosive de ne pas mourir tout seul. L’acharnement à poser les mots et les phrases sur un support apte à conjurer le temps, apte à nous faire franchir les espaces plus infinis que nous le sommes.

A ceux qui ne savent pas mesurer l’immensité, qu’ils se rassurent, le sans mesure est bien plus grand que nos seules démesures. A ceux qui ne savent rien de l’éternité, le temps vivant au fond de chacun de nous est l’évocation de l’improbable notion que l’heure résume. RIEN n’existe en dehors de soi, c’est la raison qui nous aspire à l’extérieur de nous-mêmes pour nous fondre à l’unité des vents. Tourbillons nous sommes, tourbillons nous filerons. Droit devant, en avant toute !

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[liloo]

Rire

Allez matelot, en avant Toute!