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LA COLLINE AUX CIGALES
23 février 2009

C028 - Aller courir les eaux.

Antoine_Wiertz_Two_Young_Girls_or_the_Beautiful_Rosine

Aller à ce fleuve foisonnant porteur de la vie livrée aux courants fougueux des destins émergeant du hasard. Aller… Et ce radeau léger ficelé des liens fragiles tapis de mots morts qui flotte vers l’océan, pour peut-être renaître du contre courant à la jonction des eaux, à la jointure des sutures de peau. Là où se retrouvent les soupirs qui bâtissent les dunes de sable où s’enlisent les mémoires. Là où joue l’immobile pour s’apprendre à vivre plus fort, dans l’immense des ciels de conscience impérissable, mais aussi au refuge de la chair, dans la cellule du silence, dans la solitude du sang. Aller, en découdre avec les rigoles déversantes des pluies peuplées de rêves qui se heurtent au réel d’ébène où le désir doit quelquefois soudoyer un laissez-passer aux dures écorces des barrages de béton armé comme des soldats de plomb montant la garde tels des statues dérisoires grimant une parade de momies. Aller courir les eaux. Aller de soi au désir et du désir à toi.

La tendresse aux aboies se confond à la braise et offre son lit de cendres rougies aux peurs que nous avons des brûlures indélébiles. Nous nous sauvons dans le franchissement parce qu’il faut transgresser ce qui déborde de soi. Ecartelés quelquefois du sommeil de nos cicatrices prêtent à se réveiller, prêtes à geindre encore l’apnée de leurs carences. Sous les décombres de nos souvenirs de peine, la charité est un linge humide et apaisant.  D’un amour humble, nos yeux dans les yeux, sans plus de regard, sont les globes de notre monde fondu en un unique brasier. Nos déchirements, nous les réunissons aux faîtes des vagues pour mieux retourner d’où nous venons dans la permanence du roulis. Au cœur de nos ombres, aux muettes écorchures de nos efforts à naître, à renaître incessamment de ce qu’il nous reste de prière, de ce que nous avons conservé de nos survivances et de nosBoucher_Venus déserts de deuils égarés. C’est à l’étreinte de nos infinis, libres de ce qui nous afflige que nous nous enfourchons comme une paille tiède de soleil où s’étouffent nos voix. Partout où pleure le jour, nos rires d’enfant libèrent le désir. Se construire ébranle l’assentiment de nos intégrités et nos convulsions traduisent nos spasmes de cet éphémère asile à dire la caresse de ce qui nous reste de vivant. Aller, au fluide de notre consentement. Aller…

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  • Dépotoir et déposoir de mots, de pensées... Ici repose mon inspiration et mon imaginaire ; une sorte de maïeutique effrénée et dubitative et il me plait de pouvoir partager à qui veut bien.
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