I119 - Ailleurs.

Ailleurs, dans cet étrange califourchon, aux écarts des mouvances imperturbables, un quelque part qui accueille la peur, la loge et lui offre l’étoffe soyeuse des esprits voués aux concupiscences. Ailleurs, dans un pays d’asphyxies et d’apesanteurs violettes, un pays d’apoplexies et de psychédéliques rumeurs, les craintes sont souveraines de leur enfer à faire plier le concevable aux rectitudes de fer qui s’appuient sur la morale du bien préconçu.

Ailleurs, dans l’antre bétonné des usines des hommes, un bruit se fait entendre aux oreilles des sourds pour chuchoter le désir que le risque répudie. Le plaisir insatisfait se dépose comme une rouille et patine l’envie qui s’englue à rougir d’étouffement. La vie qui attend coincée dans la réprimande reste à l’affût. Prête à bondir sur le premier hasard qui passe… Les heures grises soudoient aux directives de la raison, la part fugitive qui s’évade, malgré tout, chargée d’une audace à briser toutes les chaînes. Ailleurs, les pourparlers sont des volcans tumultueux où mijote l’exultation irréprimable.

Comments

[B.]

Oui martin, je le crois, dans ce combat des dupes nous habillons nos silences à l’épreuve de l’irréprimable. Nous habillons le vide de nos ressemblances les plus vertigineuses et les plus solides. Et le hasard est une offrande pour nos saluts de folie, la seule véritable, la notre, l’indéfroquable, la vivante folie de nos essences à être. Tes yeux sont avérés et ta pensée pleine de bon sens. Merci de ton passage.

[martin]

"...Prête à bondir sur le premier hasard qui passe…"
Oui !

Nous ne nous rendrons jamais. Parce qu'il y a notre instinct, cette pulsion supérieure à toutes les évidences, les carcans et toutes les raisons.
Parce que notre "folie naturelle" sera toujours plus sûre !