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LA COLLINE AUX CIGALES
27 août 2008

0599 - Du creusement au croissement, il pleut.

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L’amour est briseur de solitude. Sons multiples où l’esprit s’affole, voici une musique qui déroge à toutes les autres, les habitudes y sont de pâles mélodies reflets d’apoplexies goguenardes des crasses résurgentes mal nettoyées par le savon des enjeux du coeur. Un chemin neuf où la figure se fait humble, apaisée, nue. La couleur des eaux transporte la mémoire d’alcôves sans méridiennes où le bleu du ciel n’est attaché qu’à la menace des nuits sans lune. Les pluies comme un rite païen se font laveuses de traces furtives de seconde nature et dessinent dans un entre-deux les mouvances coutumières des ondées limogeuses et ravageuses pour mieux précipiter l’immobilité des pierres enfouies aux profondeurs de nos réceptacles et accueillir dans l’auge native, la pensée devenue une terre qui se désagrège.

Dans l’opalescence légère de cette hangue embrumée par l’empreinte d’un caillou fendu, fissuré par les éclairs des temps de fortune et de misère, la trace est racine d’aucune échappatoire et l’identité se dévoile dans sa plus simple expression. Paysage indélébile de l’amont, de l’avant naissance et de la mort immédiate, l’impact des mots sur la bouche rend le cœur à vif.

L’obscur aveugle de ses ruissellements la clarté qui se boursoufle inondée de reflux, jeFemme_nue_assise_de_dos patauge en moi-même dans des images inventées de toutes pièces.

Les petits matins sont ciselés par les nuits chargées de mots grappillés le long des chemins de cette sorgue. Mots diffus et égarés mais préservés de l’insomnie, oscillants comme l’ombre d’une bougie sur un mur blanchi d’errances vaporeuses incontrôlées. C’est la vie qui se couche dans mon sommeil et sa misère agrandit le voile qui recouvre le noir de cet espace sans frontières. Le rêve s’ouvre alors aux paupières closes de ce sans limite (no man’s land) et j’entends quelqu’un pleurer sans savoir si ce n’est pas moi.

Les secrets des angoisses du jour glissent dans le mystère du silence. Les images de cette fresque naissent de la pudeur des brouillards et des vapeurs de souffle, ils flottent parmi les brumes oubliées des éternités inachevées, puis s’enrochent sur les rivages d’une plage aux grains si fin qu’aucune marque ne s’inscrit dans la durée. L’émotion suspend alors à sa porte des lanternes criantes d’étincelles clinquantes donnant au jour l’épaisseur d’un phare. Je me dilue dans le désir de partir. L’ailleurs semble à portée de cils.

A perdre l’adresse de l’enfance, l’origine s’arc-boute à une fiction hypothétique où se décortique dans la torpeur la découvrance des doutes qui ne m’appartiennent plus.

S’abandonner à l’oubli et entretenir avec un lui un dialogue sourd de conversations où s’affleurent cœur et conscience embellit ce que je peux croire de moi énucléé de la mémoire de ce que je suis vraisemblablement. Le creusement de ce qui se déploie sans y énoncer une quelconque remarque ouvre à la chance un archipel de possibles.

Aux croisements des vérités dominantes, la pensée fait corps, le corps devient langage, le mot un piquet accroché à la roche, le regard un lieu où ne cesse de poindre l’horizon illimité. Je ne suis que l’aventure de l’aventure, une substance évanescente qui s’agrippe aux particules de mes souffles. Mes yeux me parlent et j’écoute l’image que j’entends.

Femme_nue_couch_C3_A9e_2Consentir pour accepter l’extrême délicatesse de la vie où le silence s’efface du vide de soi pour s’allier à la perception d’être, seul lieu où la méditation devient l’acte vivant du geste à se sauver. En son centre de gravité l’équilibre se joue de moi, je franchi avec lui le dérisoire qui m’achemine aux acceptations les plus illusoires sans prétendre en finir avec ce tintamarre sans cesse répété que la vie m’offre à tout moment.

Au rebord des murailles d’ouate, je rapine mes sentis. Aux expressions des négoces probantes, je pilonne les vertus désuètes. Et si se coalisent les mots et le moteur d’élan, je sais ce qui m’envenime. Car ce qui vrille et spirale, c'est l'humeur de l’onde, c'est la proie, la sénescence de l'air, c’est la signature malingre de mes désespérances. Devant les effigies de mes icônes à m’encenser, je me désapprouve. Et c'est carré d’objections, que ma chair se tend de tout sentir si verticalement, dans le sens des natures qui se vivent. De ma jointure à l’air que je respire, de mes tares, de mes éclaboussures et de mes sermons à me répudier. L’effondrement est sans doute bien plus encore dans l’envie de taire.

Que puis-je offrir de plus que mon propre coeur ?

Des enfants jouent dans la cour de l'école. La poésie de moi est enrôlée parmi cette marmaille qui joue dans une cour d’école. La marelle grimpe vers ce ciel d’absolu dont chaque saut est un décompte que l’élan enregistre comme une soustraction. Avancer, apprendre, découvrir, raconter, deviner, rire, grandir : verbes des conjugaisons heureuses avec lesquels je m’amplifie à l’exergue des dérives.

La pluie fait toujours des réserves. Dès qu’elle dort, elle a le ventre qui glougloute. Elle se rouille d’impatiences. C’est de l’empressement de ses gouttes que l’orage déraille. L’arc-en-ciel irrité cueille ses miettes de couleurs comme il peut et brosse le ciel de ses aveux où lesfemme_nue_couchee_courbet_1191302636 étoiles se prennent comme des lumières rajoutées à la face des jours de miroir sur lesquels l’intarissable confrontation avec la sécheresse se dispute la soif.

L’œil introspectif pénètre l’invisible des secrets sans défense. L’écume prédomine.

L’œil repose dans la tendre demeure d’où germe toute vie dans un balancement de vibrations incultivées au cœur des odeurs vertes de la terre mouillée et la vibration lente est celle des pas à venir. Dans l’étonnement grouille l’apparentée de la résolution des discordes. Mon dedans je le sais est cette terre féconde comme une promesse qui veut s’étendre.

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