EPICTETE

Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les événements, mais l'idée qu'ils se font des événements. Ainsi la mort n'est pas une chose effrayante, sinon Socrate lui-même l'aurait jugée telle ; mais l'idée que la mort est une chose effrayante, voilà ce qui est effrayant. Lorsque donc nous éprouvons une gêne, un trouble, une tristesse, n'en cherchons jamais la cause ailleurs qu'en nous-mêmes, je veux dire dans les idées que nous nous faisons de ces choses. Celui qui n'est pas philosophe accuse les autres des maux qu'il endure ; celui qui commence à être philosophe s'accuse lui-même ; le philosophe n'accuse ni un autre, ni lui-même. (...) Il ne faut pas demander que les événements arrivent comme tu le veux, mais il faut les vouloir comme ils arrivent ; ainsi ta vie sera heureuse.

Comments

[B.]

Une philosophie qui ne se mesure pas en terme d’efforts consentis, est-ce bien une philosophie. Souvenons-nous de l’ordre donné à l’effort que Platon cite pour aller vers la vérité par la connaissance. Le Noûs, le Pathos, l’Epithémia. De surcroît au-delà d’une proposition singulière, il s’agit, je crois bien davantage d’un chemin, d’un cheminement.
On vit une époque où la maîtrise semble être cet acte capital de soi à soi. Qu’en est-il réellement ? Devons-nous acquiescer à cette expectative pour autant ?
Oui, il y va de son propre engagement et tu as raison. C’est de la détermination de chacun que se fait le chemin que l’on souhaite prendre.
Mais, il me semble qu’il y a aussi cette idée de comment nous voyons le réel et surtout de comment nous l’interprétons… (Ce qui nous trouble et/ou nous dissipe, n’est ce point « l’idée que l’on se fait » de la réalité ?)
Merci de ta réflexion.

[gicerilla]

"Vouloir les événements comme ils arrivent..." voilà une proposition intéressante mais difficile à appliquer. Nous évoluons dans une société où il faut tout maitriser, tout contrôler y compris ses émotions. Alors on veut diriger sa vie, on veut l'orchestrer selon un plan pré-établi qui ne supportera aucune contrariété. Et si la vie s'en mêle en en faisant qu'à sa tête, sommes-nous armés pour accepter les événements comme ils se présentent et nous les approprier comme si par nous ils étaient voulus ? Il y a une sacré réforme de soi à pratiquer là pour atteindre le bonheur! Infaisable ? Non, pour celui qui est conscient et veut assez...